Le dictionnaire amoureux de la Moselle : ARSOUILLES

Le très argotique « Arsouille » désigne usuellement le voyou ou l’ivrogne – ou un savant mélange des deux. Les Arsouilles les plus célèbres ont battu le pavé du Paris des années 1930 : ces mauvais garçons, louches et inquiétants, abusaient effectivement de l’alcool et passaient leurs journées à trainer dans les rues pour chercher les embrouilles... Rien à voir (ou presque), avec nos Arsouilles mosellans qui, eux, foulent les trottoirs d’Ars-sur-Moselle.

Même s’il est vrai que certains Arsouilles d’aujourd’hui peuvent avoir des points communs avec leurs aïeux parisiens, étant entendu que la fermeture des usines dans les années 1980 a jeté pas mal de monde sur le trottoir, notamment de bons ouvriers qui enchainaient les postes et à qui le travail donnait soif... Le travail parti, ils ont gardé la soif, c’est ainsi ; la majorité du peuple Arsouille est constitué d’Arsois pur jus (de pommes, de mirabelles ou de fraises du Fort Driant, au choix).

Expliquons-nous : Arsois est le gentilé officiel d’Ars-Sur-Moselle, tandis qu’Arsouille doit être entendu comme une gratification. C’est un surnom qui se mérite... Un titre de noblesse, un galon, que dis-je, un galon ? Une médaille !

Car à l’heure du baptême, le droit du sol s’applique. Entendez cela : les Arsouilles font valoir le fait qu’on peut rester à Ars toute une vie sans avoir besoin de sortir de la ville. Et ils ont raison : écoles, services, boulot (un peu moins aujourd’hui), il y a tout ce qu’il faut sur place ! L’Arsouille est tout simplement arsois depuis et pourtoujours...