Clôturons aujourd’hui l’histoire des chemins de la Mayenne.

A partir de 1826, les chemins sont recensés et classés en plusieurs catégories sur des critères d’importances de communication commerciale voire militaire. L’arpentage crée la ligne droite et régule la sinuosité pour accélérer le roulage dans les dépressions. L’empierrement facilite la stabilité, notamment pour l’exploitation et le transport de la chaux afin d’amender les prairies et relier des voies à la Mayenne canalisée et aux voies ferrées. Les routes sont qualifiées de chemins d’intérêt commun ou vicinaux ordinaires, ce qu’on peut lire sur des plaques en fonte parfois encore en place. Le nombre de chemins qu’on appelle auourd’hui ruraux ne cesse d’augmenter pour relier des bourgs aux hameaux, aux fermes et aux prairies et champs. La population mayennaise est de 370000 habitants en 1848 et la main d’œuvre rurale est encore nombreuse jusqu’à ce qu’elle émigre vers les villes et même Paris. Pour aller à l’église, les paysans passent au plus court par des « chemins de messe » traversant des haies grâce à des échaliers.  

Une loi de 1881 déclare les chemins publics, imprescriptibles et généralement inaliénables, d’autant qu’ils sont utiles à l’économie rurale. Ce sont les ancêtres de nos sentiers de randonnée qui seront malmenés à partir d’une ordonnance du 7 janvier 1959 visant à faciliter des remembrements. Leur gestion est désormais dépendante de décisions communales, mais plus encore d’opérations foncières pour des projets d’aménagement souvent brutaux dans les années 70 et 80 ainsi que l’étalement urbain et des modes culturaux intensifs.

Face aux besoins de nature et de loisirs, les communes ou leurs groupements peuvent librement protéger les chemins ruraux depuis 1983. Les randonneurs, usagers paisibles épris de liberté, ont pu sauver ainsi des centaines de kilomètres de chemins souvent inscrits au plan départemenatl des itinéraires de promenade et de randonnée de la Mayenne géré par le Conseil départemental.