La Provence insolite : Le Grand Hôtel du Louvre et de La Paix

**Le 20 décembre 1861, les frères Roncayolo, commerçants avisés, acquièrent, pour y construire un hôtel, un lot de 11 terrains de 1 300 m2 environ ; 5 sont orientés sur la Canebière, 5 autres sur la rue de l'Arbre et le 11e sur la rue des Récolettes. Le prix sera de 935 852,82 F. **

Les travaux de construction de l'hôtel sont menés promptement ... et l'hôtel sera inauguré le 15 août 1863 ! « L'édifice monumental offre sur la Canebière 5 niveaux de balcons continus d'inspiration néo-classique. Cette architecture cossue traduit parfaitement bien l'opulence du grand commerce de Marseille sous le second Empire. La décoration intérieure sera non moins recherchée. L'entrée principale est ornée de quatre cariatides monumentales ; elles portent chacune un animal symbolisant un des continents : le poisson ailé pour l'Europe (sic), l'éléphant pour l'Asie, le dromadaire pour l'Afrique et le sphinx pour l'Amérique; elles sont dues au ciseau de M. Ferrat. M. Vauxpré* rapporte dans son ouvrage « la rue Noailles » que : « l'opinion publique, nous avons le regret de le constater, n'a pas été favorable à ces statues ».

La capacité initiale du Grand Hôtel était de 150 chambres; elle sera portée à 250 vers 1890 ! « Les chambres du 1er étage, sont meublées avec le même goût qui a présidé à la construction du rez-de-chaussée. MM. Roncayolo frères n'ont rien négligé ... c'est un palais véritable, où les têtes couronnées reconnaitront leur « home », et pourront dormir une nuit sans craindre que la nostalgie les réveille. »

À partir de 1928, la gestion de l'hôtel périclite ... De novembre 1942 à août 1944 : la Kriegsmarine occupe le Louvre et Paix. En septembre 1944, la Marine nationale s'y installe ; elle y restera jusqu'en 1978 ...

Le 14 février 1980 l'hôtel est vendu aux enchères. La mise à prix est de 10 000 000 F. La société C & A emporte l'adjudication pour la somme de 10 400 000 F.

Lors de travaux effectués en 1984, une benne remplie de gravats traverse l'immeuble du niveau supérieur jusqu'à la cave, entraînant dans sa chute une partie du plafond sculpté et peint, les corniches et la lustrerie de la moitié est de la salle à manger. « [. . .] En 1992, les ateliers Mérindol pour le staff et Cretos pour le décor peint assurent une restauration parfaite en réussissant à reconstituer une réplique exacte de la partie détruite ... "il faut espérer que la ville de Marseille, qui s'est maintes fois informée des possibilités d'utilisation de ces salles de grande qualité, très bien situées en plein centre-ville, puisse trouver un point d'accord avec la compagnie (C & A) pour sortir les locaux de leur déshérence actuelle.

On visite ces merveilleux salons au cours des journées du patrimoine 

Accéder au CALENDRIER DES VISITES GUIDÉES de Jean-Pierre Cassely.