Comment capturer le Black-bass ?

David Morel :
Jean-Pierre d’Aigrefeuille d’Aunis a capturé beaucoup de Black-bass cet été avec des leurres de surface, très régulièrement des imitations de grenouille. Depuis quelques jours il n’a plus aucune touche avec cette technique. Comment l’expliquer et doit-il utiliser un autre mode de pêche.

Bruno Garcia (Garde pêche à la fédé 17) :
Si vous avez bien observé et écouté l’environnement dans lequel vous pratiquez Jean-Pierre vous avez dû remarquer que les grenouilles, les vraies, pas les imitations cette fois, ont disparu des berges. La chute des températures, le vent, la raréfaction des insectes base de leur alimentation, ont eu pour conséquence de les mettre à l’abri. Ce n’est peut-être pas une hibernation définitive mais au moins momentanée, un petit temps de jeûne, juste le temps de retrouver un petit rayon de soleil. Les Black-bass ont donc changé de menu, rien de plus logique. Comme la plupart des poissons ils s’adaptent à l’opportunité du moment.

C’est vrai que depuis quelques jours les températures ont bien chuté !

Les températures ont chuté on est sur des 10, 12 degrés le matin alors qu’il y a un mois on était plutôt sur du 20 degrés et puis la lumière, le soleil sont bien moins généreux qu’en ce début septembre. Quelle conséquence ça a sur la lame d’eau ? La couche de surface s’est rafraichie alors qu’en profondeur on a quelques degrés supplémentaires. Attention dans 50 centimètres d’eau cette différence est à peine perceptible mais dans 2 mètres on peut avoir jusqu’à 2 à 3 degrés de différence.

On comprend que les poissons recherchent plutôt la zone la plus chaude, la moins fraîche.

Et oui pour différentes raisons, déjà parce que dans des conditions tempérées ils ont toujours bon appétit mais aussi parce que la digestion est plus rapide. Et ça c’est forcément positif pour le pêcheur.

Donc pour le moment adieu les imitations de grenouille mais quel est le plan B ?

Le plan B c’est une pêche plus près du fond. Je dirai même à racler le fond avec une écrevisse par exemple. Attention une écrevisse artificielle pas une vraie écrevisse c’est une espèce indésirable, nuisible et son utilisation au bout de votre ligne est interdite. Si les grenouilles ne sont plus là les écrevisses elles sont toujours bien actives. C’est donc le leurre qu’il faudra privilégier sachant que le Black-bass en est friand. Faute d’écrevisses vous pourrez recourir au ver de terre mais actuellement pour en trouver il faudrait un tractopelle. Je vous conseille d’aller les acheter chez votre marchand d’articles de pêche. Mais très sincèrement le ver de terre serait pour moi le plan C. Le Black-bass y est beaucoup plus réceptif en période de crue lorsque les terres sont lessivées par les débordements, les vers entraînés par le courant et que le poisson y est accoutumé.

On en est encore loin de la crue, Il va falloir qu’il pleuve et abondamment pour retrouver un niveau normal ?

Oui on l’attend avec impatience cette pluie pour que nos cours d’eau retrouvent un équilibre. Maintenant je l’ai déjà dit on peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. En ce qui me concerne je m’efforce de conserver un propos optimiste. Nos petits canaux et rivières ont souffert mais malgré ces conditions de températures extrêmes qui se sont éternisées nos cours d’eau de grands gabarits Boutonne aval, Charente, Sèvre Niortaise, Dronne, la plupart des plans d’eau, etc, nous permettent toujours des conditions normales de pratique de la pêche. Je me dis que des années comme celle – ci où les réserves d’eau potable sont au plus bas, où nous avons des centaines de km de cours d’eau asséchés vont permettre une remise en question et une meilleure gestion de l’eau pour les années à venir et notamment une consommation agricole plus raisonnable.