La pêche du Merlan

Bruno Garcia de la fédération de pêche de Charente-Maritime répond sur France Bleu la Rochelle aux questions des auditeurs, aujourd'hui Jean-Marie de Rochefort s’est laissé tenter par l’achat d’un bateau l’été dernier pour pêcher en mer. Sa culture est plutôt orientée sur l’eau douce et il a découvert sur internet que la saison d’hiver est propice à la pêche du merlan. Il souhaiterait quelques conseils pour pêcher ce poisson. Même si les températures sont clémentes, on est bien en hiver doit-on inciter Jean-Marie à pêcher le merlan ?

Bruno Garcia : le merlan est un poisson migrateur qui arrive chez nous dès que les températures chutent. On en trouve quelques - uns l’été mais il faut largement s’écarter des côtes dans des profondeurs très importantes. Ce poisson qui apprécie beaucoup plus la fraîcheur que la chaleur rentre dans nos pertuis dès la fin de la période automnale et c’est à ce moment précis que vous allez pouvoir le pêcher dans des profondeurs de 15 à 30 mètres. Contrairement au maigre qui lui stationne en Charente-Maritime pendant toute la période estivale.

Donc des températures pas suffisamment basses pour optimiser les captures de merlans ?

Cette douceur est souvent associée à des vents de sud ou d’ouest qui soufflent assez fort et qui lèvent la mer. La présence de vagues ne favorise pas l’activité du merlan, il ne supporte pas la houle. Elle a pour effet de le faire décoller du fond et il s’intéresse beaucoup moins, voire pas du tout, aux appâts qui lui sont présentés. Il va falloir Jean-Marie attendre des vents d’est ou de nord avec une petite gelée le matin c’est préférable. Ces conditions amènent à des journées sans vent en général. A marée descendante c’est encore mieux avec des coefficients inférieurs ou égaux à 60.

Vous nous le décrivez superficiellement ce merlan ?

C’est un très joli poisson, grégaire, avec des reflets rose, beige et blanc. Il appartient à la famille des gadidés comme le tacaud. Sa taille varie entre 35 et 50 cm mais n’oubliez pas la taille réglementaire qui est de 27 cm en dessous on remet à l’eau.

Vous disiez grégaire ?

Qui vit en groupe. On parle de cohortes c’est-à-dire des poissons de même âge et en majorité de même taille. Et oui comme chez l’être humain en fonction de l’appétit il y a des petits, des moyens et des gros même s’ils ont le même âge.

On trempe la ligne

L’avantage pour le pêcheur c’est que ce poisson s’adapte à peu près à tous les menus : morceau de maquereau, ver tube, sardine, morceau de seiche vous n’aurez que l’embarras du choix. Pour optimiser vos captures vous allez utiliser de la strouille c’est un broyat de poissons qui comporte essentiellement de la sardine. Cette mixture dont le merlan est friand permet de le concentrer sur le poste de pêche. Pas besoin d’une grande quantité de strouille ! Quand le merlan est là et tant qu’il y a de quoi manger il reste sur le secteur.

L’hameçon, le nylon ?

Malgré un poisson de petite taille on va utiliser un nylon assez fort du genre 30 %. Le merlan est doté de petites dents bien affutées qui agresse votre bas de ligne et inévitablement le fragilise. Les hameçons maintenant ! des numéros 2 à hampe longue de préférence, vos merlans seront plus faciles à décrocher. Ils seront disposés ces hameçons en potence c’est-à-dire en dérivation de la ligne. Si vous voulez démultiplier la cible n’hésitez pas à y rajouter derrière le plomb ce que l’on appelle un traînard. Un hameçon positionné tout simplement positionné derrière le plomb avec une grosse bouchée pour éventuellement séduire une raie, un congre ou une roussette.