La fermeture du brochet, c'est parti !

La Pêche du brochet interdite depuis le 29 janvier, lundi dernier, pour les spécialistes de ce poisson il va falloir changer de cible ? Bruno Garcia de la fédération de pêche  de Charente-Maritime et consultant de France Bleu la Rochelle a des alternatives à vous proposer

Bruno Garcia : e n’est pas ce qui manque les cibles. Pour les espèces les plus courantes à part le brochet, la truite et l’anguille tout est possible. Je voulais aujourd’hui aborder la pêche du silure pour différentes raisons. Ce poisson dont la réputation n’est pas au beau fixe. On peut lire et entendre un peu partout ses détracteurs l’accuser de tous les maux.

Avant d’aborder sa pêche on peut peut - être expliquer le pourquoi de ce procès ?

Le silure est un grand poisson, un poisson géant même puisqu’il dépasse régulièrement la taille de 2 m. C’est un poisson comme tous les autres qui s’alimente et compte tenu de sa taille il faut s’imaginer qu’il mange beaucoup. Pour certains le raccourci facile c’est de dire qu’il est à l’origine de bien des bredouilles. C’est tout simplement un délit de sale gueule.

Et vous qu’en pensez – vous ?

Vous savez moi, nous, à la FD de pêche, on souffre de dichotomie, on est toujours partagé entre la protection des milieux et la satisfaction des pêcheurs. Personnellement voilà ce que j’en pense : « Oui le silure est un prédateur, un grand prédateur même ! Des vidéos nous montrent régulièrement ce glouton qui dévore des poissons migrateurs à la sortie des passes à poissons. Un argument facile pour expliquer le déclin de ces espèces migratrices. Mais ce qu’il faut savoir avant tout c’est tout simplement que le silure se développe en milieu de qualité plutôt médiocre. Si aujourd’hui on avait des cours d’eau en pleine santé, des cours d’eau en équilibre jamais le silure ne se serait développé comme c’est le cas aujourd’hui. Et de plus si les espèces migratrices sont en difficulté aujourd’hui il faut quand même s’interroger encore une fois sur la qualité de l’eau et les nombreux ouvrages pour lesquels il n’existe pas systématiquement des passes à poissons.

Bon mais le constat du moment c’est quand même qu’il prend la place d’un autre dans un cours d’eau ?

On ne peut pas le nier. Le milieu n’est pas extensible et sa capacité à accueillir du poisson est forcément limitée. Lorsque vous avez une production maximum à l’hectare de 400 ou 500 kg vous y ajouter un silure de 80 kg il va bien falloir qu’il prenne la place de quelqu’un ou de quelques - uns.

On va faire contre mauvaise fortune bon cœur et se réjouir en allant le pêcher

Voilà positivons ! C’est un poisson extraordinaire à pêcher. C’est une technique très spécifique et pour cette raison d’ailleurs nous avons, en Charente-Maritime, déroger à certaines interdictions pour autoriser, pendant cette fermeture du brochet, un leurre qui ne peut séduire que et seulement le silure. Un leurre de type octopus (8 pattes) d’un minimum de 15 cm associé à un plomb d’un minimum de 80 grammes et accompagné de vers de terre. C’est une technique très efficace pour ceux qui préfèrent la pêche itinérante.

Moi qui suis plutôt pêche statique avec les fesses sur le siège au bord de l’eau. Que me conseillez – vous ?

Le bousard comme on dit en patois charentais ou faute de bousard, le ver de terre. Le bousard c’est un lombric qui peut mesurer jusqu’à 40 cm de longueur. Vous l’enfilez sur un hameçon 3 ou 4/0, vous positionnez votre ligne sur le fond à l’aide d’une plombée assez conséquente le courant est encore assez fort en ce moment. Et vous attendez, frein de moulinet desserré bien sur pour anticiper la touche qui est généralement violente. Alors attention pas une épuisette ne pourra contenir un poisson de 2 mètres . Vous devez l’attraper par la mâchoire inférieure (ça fait comme une poignée) et le hisser sur la berge

Quelques assemblées générales d’association de pêche

L’occasion pour les pêcheurs de venir s’exprimer sur notre loisir. Vendredi 9 février pour les 4 associations suivantes :

• Les pêcheurs port d’Envallois à la mairie de Port d’Envaux à 20h
• Le gardon Boutonnais, Tonnay – Boutonne 20h salle de la tour
• La Gaule Jonzacaise, Jonzac 20 h 30 à la mairie de Jonzac
• Les Pêcheurs Seudre Atlantique, à Saujon, salle cardinale 19 h 00

Et, pour finir, le samedi 10 février, La grève sur le Mignon à 9 h 30 salle des associations.