"On nous enlève nos acquis" : les salariés de Clestra en grève, deux mois après la reprise par Jestia

Ce mercredi, l'usine est à l'arrêt depuis quatre jours et ils sont une soixantaine à tenir le piquet de grève sous la neige.  Moins de deux mois après la reprise de Clestra par le groupe familial Jestia, c'est la douche froide. Au-delà des augmentations qu'ils réclament pour compenser l'inflation, c'est surtout la remise en cause de leurs acquis, et de certaines primes qui a mis les salariés hors d'eux : "il n'y a pas de dialogue social, on nous prend pour de la merde, pardonnez du terme. On est surveillés, il y a du flicage, on n'a même pas le droit d'aller aux toilettes ! Quand on achète un appartement et que le locataire est dedans, on le respecte !"

Pour l'instant le dialogue avec la direction, qui au téléphone se refuse à tout commentaire, est inexistant. Amar Ladraa, le délégué CGT de Clestra, explique : "on pensait que ce gros mouvement de colère allait les faire réagir, mais ce n'est pas le cas."

La CGT fustige aussi la scission de l'usine en deux entités, Clestra Metal, qui regroupe les ouvriers et Clestra News, les employés de bureau. Pour le syndicat, c'est l'illustration de la stratégie du "diviser pour mieux régner". Il y a enfin la situation économique de Clestra qui inquiète particulièrement la CGT : "on avait un carnet de commandes qui était rempli jusqu'à la fin de l'année, mais on a perdu des clients." Et la reprise du travail avant d'avoir négocié avec la direction n'était pas du tout à l'ordre du jour, ce mercredi.