L'apéro c'est sacré... sauf en Allemagne
Nos voisins ont parfois du mal à comprendre ce rite bien français.
L’apéro français est peut-être la seule chose qui ne varie pas d’une région à l’autre.
Les Français réagissent au quart de tour lorsqu’ils entendent ce mot avec un ton interrogatif : « apéro ?? »
Et c’est parti, ça se passe toujours de la même manière : on dit aux amis de venir boire un coup vers 19h (ils arriveront à 20h !).
Sur la table, il y aura des dizaines de bouteilles différentes mais pratiquement tout le monde prendra une bière.
Les amuses-gueules sont obligatoires (c’est un mot qui fait froncer les sourcils des Allemands qui parlent français), les invités vont se gaver avec… : en été, l’apéro fait souvent office de plat principal.
Chez nos voisins, l'apéritif comme en France n'existe pas
D’ailleurs il n’y a pas d’équivalent à ce mot.
En Allemagne, ce qui s’en rapproche le plus, c’est le "Feierabendbier", autrement dit « la bière après le travail ».
Ça se fait entre collègues après le boulot et presque toujours dans un café, rarement chez les uns ou chez les autres.
Ça se passe souvent entre 17h et 18h et ensuite, on rentre à la maison.
Des boissons de l'été mais pas forcément des apéros qui s'éternisent !
Lors d’un repas d’été, les Allemands vous proposeront quand même quelques boissons typiques à boire avant de manger… mais vite fait, hors de question que ça s’éternise, il faut manger après.
En Allemagne, on vous proposera un petit sirop de rhubarbe pour commencer.
A mélanger avec du vin blanc ou du Sekt (le champagne allemand), c’est archi connu dans tout le pays comme une sorte de kir.
Autre boisson typique de l’été chez les voisins : le Erdbeerbowl, sorte de punch mariné à la fraise ou du Waldmeisterbowl, du vin mariné à l’aspérule odorante que l’on connait bien dans le pays de Bitche, on appelle ça la Waldi, chez nous.
Pour grignoter, vous aurez droit à des Erdnussflips (plus connus sous le nom de Curly en France)… et basta !
Alors pourquoi les français aiment à ce point l’apéro et pas les Allemands ?
C’est historique.
Ça remonte à 1846 grâce à un certain Joseph Dubonnet, vous connaissez ce nom qui est devenu une marque.
En 1846, Dubonnet invente sa fameuse boisson, qui est un médicament à la quinine contre le paludisme !
C’était tellement amer qu’il a camouflé le gout avec du vin.
La légion étrangère en Afrique, au milieu des marécages infestés de moustiques, va prendre l’habitude d’en déguster tous les soirs avant de manger.
L’alcool aidant, les légionnaires vont y revenir chaque jour avec de plus en plus de plaisir… et transformer la prise du médicament en moment de convivialité. Ça s’est propagé ensuite dans toute la société avec simplement le bouche-à-oreilles.
Sachez-le, quand vous faites un apéro, chers Français, c’est que vous continuez inconsciemment à lutter contre le paludisme !