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Val d'Oise : le maire de Bessancourt appelle toutes les communes à accueillir des réfugiés afghans

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Invité de France Bleu Paris, ce vendredi 20 août, le maire de Bessancourt (Val d'Oise) Jean-Christophe Poulet propose d'accueillir des réfugiés afghans dans sa commune et appelle l'Etat à coordonner l'action des maires.

Depuis l'arrivée au pouvoir des Talibans, 18.000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan selon l'Otan.
Depuis l'arrivée au pouvoir des Talibans, 18.000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan selon l'Otan. © Maxppp - Juan Carlos Rojas

Les appels d'élus locaux se multiplient pour accueillir les réfugiés afghans depuis près d'une semaine et la prise du pouvoir par les Talibans. Dans le Val d'Oise, le maire divers-gauche de Bessancourt, Jean-Christophe Poulet, propose qu'une ou deux familles afghanes s'installent dans sa commune. Sur France Bleu Paris, ce vendredi 20 août, il revient sur l'accueil d'une famille irakienne en 2015 et appelle l'Etat à coordonner l'action des maires.

"L'accueil d'une famille irakienne avait été une réussite en 2015"

En pleine crise syrienne, la Ville de Bessancourt a décidé d'accueillir une famille irakienne en 2015, alors que la guerre a poussé des millions de civils à quitter la zone syro-irakienne. "A l'époque, il y avait eu une coordination nationale et on s'était portés candidats assez rapidement. Avec l'idée de tout inclure : l'accueil dans un logement que la mairie avait rénové, l'accueil scolaire, l'aide professionnelle et à la langue pour les parents. Ce concept avait bien fonctionné et on est prêts à faire bénéficier de cette expérience."

En 2015, Jean-Christophe Poulet avait soumis l'accueil d'Irakiens à une délibération du conseil municipal "pour bien avoir l'accord de l'ensemble des élus, opposition et majorité, pour qu'il y ait un consensus et pas de polémique sur la question". La mairie avait aussi communiqué auprès des habitants, explique l'élu. "On avait identifié un ancien logement de fonction qui était utilisé autrefois par les enseignants. Et puis on l'avait rénové et meublé avec des chambres pour les enfants, sans savoir au départ qui allait venir. On s'est ensuite portés candidats pour qu'une famille puisse venir.

"La famille est totalement intégrée"

C'est ensuite "un mélange d'action professionnelle et associative", selon Jean-Christophe Poulet. "Et une forte implication des élus puisque l'on s'est souvent rendus chez ses personnes pour les accueillir, pour leur donner un coup de main pour la langue, les démarches administratives, le suivi de la scolarité des enfants.

Aujourd'hui, il l'assure : "la famille est totalement intégrée" à Bessancourt. "Elle n'est plus dans le logement de la mairie mais dans un logement social de droit commun. Le père travaille dans le bâtiment, la maman travaille également et les enfants qui étaient en maternelle et en primaire quand ils sont arrivés sont maintenant au collège et au lycée. Donc ça fonctionne bien. L'apprentissage de la langue a été rapide pour les enfants."

Les traumatismes du voyage jusqu'en France

Il a aussi fallu comprendre certains traumatismes de la famille à leur arrivée en France, "Il a notamment fallu comprendre pourquoi ils dormaient avec la lumière allumée toute la nuit. Les traumatismes étaient restés très forts après leur traversée de certains pays dont la Hongrie. Il y a eu une phase d'accompagnement, de soutien bienveillant. Mais ce sont des gens extrêmement bienveillants".

Avec cette première expérience, le maire propose donc d'accueillir une ou deux familles afghanes à Bessancourt. La commune ne pourra pas accueillir plus, explique Jean-Christophe Poulet, "On est une petite commune de 7.000 habitants. Nous on est des colibris, c'est-à-dire que l'on fait ce que l'on sait faire. On sait identifier un ou deux logements et se mobiliser pour cela. Et on se dit que, par tranche de 5.000 habitants, toutes les villes font ça, on aura pas trop de mal à amortir le flux de réfugiés qui risque d'arriver d'Afghanistan."

"On a l'impression qu'il y a une crainte du flux migratoire"

L'Etat avait encadré, en 2015, l'accueil des réfugiés syriens et irakiens. Le maire de Bessancourt appelle aujourd'hui à réitérer. "On en est au début de la crise, donc il y aura peut-être un réveil. A l'époque, une réunion avait organisée entre les maires et les services préfectoraux pour nous accompagner et pour répartir les familles en fonction des possibilités des communes. Et ca avait été une démarche intelligente. Les flux migratoires, quand on ne les contrôle pas et qu'on ne les organise pas, ça devient vite le bazar. Là en ce moment j'ai plutôt l'impression qu'il y a une crainte du flux migratoire que l'on ne maîtrise pas. Mais rien n'empêche les gens de quitter leur pays quand ils n'y sont pas bien. Il y a déjà beaucoup d'Afghans en France d'ailleurs."

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