Jean-Marie Boutiflat (France insoumise) : "Je crois à un sursaut de dernière minute de la gauche"

La France insoumise organise ce soir à Orléans une réunion publique dans le cadre de la campagne présidentielle : une réunion thématique autour de la santé, avec Sabrina Ali Benali, médecin urgentiste, qui s'est engagée en faveur de Jean-Luc Mélenchon (réunion à 19h30, salle Yves Montand). "La situation des hôpitaux publics, les Ehpad, le pass vaccinal, ne sont pas suffisamment abordés dans cette campagne présidentielle, observe Jean-Marie Boutiflat, membre de la France insoumise à Orléans, mais nous, justement, on en parle.  Plus généralement, la disparition des services publics dans les quartiers populaires, c'est quelque chose de très embêtant pour le lien social."

Etre présent dans les quartiers populaires

Eux aussi pourraient être les grands absents de cette campagne présidentielle : les électeurs de gauche… Même s’il faut être prudent avec les sondages et qu’on est encore à 7 semaines du 1er tour, la gauche ne recueille dans les enquêtes d’opinion qu’à peine 25% des intentions de vote, si on additionne tous les candidats, donc un niveau historiquement faible. "La campagne n'est pas finie, un sursaut de dernière minute est possible à gauche, veut croire Jean-Marie Boutiflat. Nous sommes très présents dans les quartiers populaires, pour proposer autre chose que les discours d'exclusion et de discrimination."

Le militant regrette, bien sûr, l'éparpillement des candidatures, "même s'il y a des divergences importantes sur le fond, par exemple avec Fabien Roussel, le candidat du parti communiste, sur l'Europe et sur le nucléaire". Mais "rien ne nous autorise à penser que l'union ne se fera pas à un moment ou un autre, surtout si Jean-Luc Mélenchon accède au second tour."

Le système de parrainages doit être réformé

Jean-Marie Boutiflat ne partage donc pas le pessimisme de l'historien Jacques Juillard, qui vient de publier « comment la gauche a déposé le bilan » (Flammarion). Sa thèse :  si la gauche en est là aujourd’hui, c’est parce qu’elle a perdu une partie de son ADN : la laïcité, la nation – qui ont été récupérées par la droite et l’extrême-droite. "La France insoumise a toujours été très claire là-dessus, rétorque Jean-Marie Boutiflat, nous sommes farouchement défenseurs de la laïcité."

A l'heure actuelle, Jean-Luc Mélenchon n'a réuni que 370 parrainages selon le dernier décompte du conseil constitutionnel, dont un seul maire du Loiret : Hervé Vasseur, le maire de Chailly-en-Gâtinais. "Je ne suis pas inquiet, Jean-Luc Mélenchon aura ses 500 parrainages, estime Jean-Marie Boutiflat. Mais ce mauvais système démontre qu'il faut rétablir une véritable démocratie, cela fait partie de notre programme."