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Le médecin Chems-Eddine Bouchakour, ancien practicien au CHU de Caen, raconte sa mission humanitaire à Gaza

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Après avoir passé 15 jours à Gaza, pour une mission humanitaire fin janvier 2024, en tant que médecin anesthésiste, le docteur Chems-Eddine Bouchakour. ancien praticien au CHU de Caen (Calvados), raconte son périple et la situation alarmante des Gazouis.

Chemsiddine Bouchakour, médecin anesthésiste.
Chemsiddine Bouchakour, médecin anesthésiste. - Estelle Désillière

Négocier au plus vite un cessez-le-feu. C'était l'un des objectifs du déplacement de la diplomatie britannique et allemande hier à Jérusalem avec le Premier ministre Israélien Benjamin Netanyahou. Ce cessez-le-feu est une priorité pour sauver le système de santé sur place avec une situation humanitaire critique. C'est le message relayé sur notre antenne, ce matin, du docteur Chems-Eddine Bouchakour. Cet ancien médecin anesthésiste au CHU de Caen, maintenant à Dunkerque, est parti à Gaza pendant 15 jours, entre le 23 janvier et le 6 février dernier. Il témoigne ce matin sur France Bleu Normandie d'une situation toujours plus alarmante.

Le système de santé et de soins en péril

Ce qui a marqué le docteur une fois sur place, c'est le nombre de personnes à l'intérieur de l'hôpital européen de Gaza (le deuxième plus grand établissement après l'hôpital Nasser, avec une grande capacité chirurgicale). C'est un hôpital normalement censé accueillir 300 ou 400 patients : "finalement, ils se retrouvent avec 1000 patients et toute leur famille qui sont autour, ce qui fait que ça fait une population entre 25 000 et 30 000 personnes à l'intérieur et à l'extérieur. S'ajoute à cela aussi, la nourriture. Il y a un vrai problème par rapport à ça. Et puis de l'eau tout simplement. Pour pratiquer, c'est très compliqué. Le système de santé se retrouve dépassé, les soignants sont complètement dépassés. Pour certains, ils ont perdu des gens de leur famille, donc il faut un cessez-le-feu d'urgence qui permettra aussi de calmer un petit peu les choses, de libérer aussi les otages de l'autre côté et que les Gazaouis puissent souffler un coup", témoigne le médecin.

Un retour à la réalité difficile

"Nous sommes rentrés sur le territoire dans le cadre d'une mission humanitaire internationale avec des collègues américains, des collègues anglais et norvégiens avec l'association des médecins palestiniens d'Europe. Donc, on s'est retrouvés entre l'hôpital européen de Gaza où j'ai été principalement dans cet hôpital. Je travaillais au bloc opératoire avec mes collègues, ils étaient fatigués, exténués. Je suis ressorti très fatigué de ces 15 jours. Il m'a fallu du temps pour reprendre mon quotidien à Dunkerque", avoue Chems-Eddine.

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Transmettre ce que le médecin a vu sur place

Chems-Eddine était cette semaine de retour à Caen, là où sa carrière de médecin anesthésiste a commencé, grâce au Collectif 14 Solidarité Palestine. Transmettre, c'est une nécessité : "pour moi, c'est important, c'est mon devoir. Et d'ailleurs, c'est à la demande des Palestiniens eux-mêmes. Que pouvez-vous nous rendre ? Le meilleur service à rendre, c'est surtout en fait témoigner, ce que vous avez vécu avec nous pendant les quinze jours. Donc moi, je me fais le devoir en fait de témoigner de ce que j'ai vu".

Au 12 avril 2024, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires estime le nombre de morts palestiniens à 33 634 personnes tuées dont 14 500 enfants et 9 560 femmes. Le nombre de morts israéliens s'élève à plus de 1 459 personnes.

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