Alimentation : Yoplait choisit Le Mans pour fabriquer sa nouvelle gamme de yaourts

Depuis son retour au sein de la coopérative Sodiaal il y a deux ans, Yoplait a changé de stratégie en développant sa gamme de yaourts blanc. Choix payant puisque le chiffre d'affaire a augmenté de 25 % en deux ans pour atteindre 750 millions d'euros fin 2023 selon les prévisions du groupe laitier. Forte de ce succès, l’entreprise lance une nouvelle gamme de yaourt en brique. Et c'est au Mans qu'ils vont être fabriqués.

Entretien avec Myriam Riedel Kienzi, directrice marketing de Yoplait

France Bleu Maine : Pouvez-vous nous décrire ce nouveau produit ?

Myriam Riedel Kienzi :  C'est la meilleure incarnation de la stratégie Yoplait ou on met en avant notre petite fleur. On va proposer des yaourts nature avec pas mal de variétés et c'est aussi comment on montre qu'on peut changer les emballages avec deux fois moins d'emballage et quatre fois moins de plastique.

Quelles est la différence par rapport Yop ?

Ce n'est pas du tout un yaourt à boire. La technologie qu'on a développé, notamment à l'usine du Mans, c'est vraiment la possibilité de verser ce yaourt en brique et d'avoir une texture onctueuse qu'on va déguster à la cuillère.

Moins d'emballage, c'est bon pour l'écologie. C'est bon aussi pour l'image de marque. Mais ça permet aussi, j'imagine, pour Yoplait de faire des économies ?

Aujourd'hui, Yoplait en brique, c'est plutôt un investissement fort que Yoplait fait au sein de son usine historique. Près de 10 millions d'euros ont été investis pour cette nouvelle ligne de conditionnement.

Pourquoi avoir choisi de fabriquer ce nouveau produit au Mans?

Le Mans, c'est notre usine historique. C'est aussi le site où l'on produit le plus. Yoplait possède trois usines en France et c'est au Mans qu'on a le plus gros tonnage avec 145 000 tonnes produites. L'usine du Mans maitrise la plupart de nos recettes et donc ça nous a permis de rendre ce développement plus efficace. Sur les 300 collaborateurs qui travaillent au Mans, 30 sont dédiés au développement de ce projet.

L'inflation est passée par là, la hausse des prix de l'énergie, des emballages. Beaucoup de marques ont procédé à des hausses de prix. Est ce que vous l'avez fait aussi ou est ce que vous allez le faire?

On a une responsabilité chez Yoplait puisque l'on appartient à la coopérative Sodiaal donc on appartient à des éleveurs. On se doit de s'assurer de leur juste rémunération. Donc oui, on a répercuté une partie de l'inflation sur nos prix pour assurer un juste prix aux éleveurs.

Les négociations entre les transformateurs et les distributeurs vont reprendre un peu plus tôt, au mois de janvier. C'est ce que souhaite le gouvernement qui appelle aussi à ce que chacun fasse un effort pour faire baisser les prix pour les consommateurs. Est ce que vous allez le faire ?

On a toujours l'enjeu de rémunérer les éleveurs. Or il y a des hausses sur le prix du lait, sur les fruits, sur la taxe Eco-Emballages, donc oui, on se doit de récupérer les coûts mais on doit aussi préserver l'accessibilité de nos produits. Yoplait, c'est la marque nationale la plus accessible en France, même après deux ans d inflation.

Mais comment respecter cet équilibre ? Sur quoi vous allez faire des économies ?

Vous n'avez pas forcément à faire des économies sur vos produits. C'est un équilibre global. L'usine du Mans d'ailleurs  contribue grandement à ça car c'est au Mans qu'est aussi fabriqué un de nos produit phare : le Yoplait Skyr. On peut décider de faire moins de promotions sur des marques qui gagnent moins d'argent.

Le skir, c'est ce yaourt riche en protéines, star des ventes. Vous avez rejoint le groupe Sodiaal il y a deux ans et vous avez misé sur cette stratégie du yaourt blanc pour renouer avec avec la croissance. Qu'est-ce qui vous a incité à le faire?

Auparavant Yoplait, c'était beaucoup de recettes aux fruits. Prenez le Panier de Yoplait, On a été les pionniers en créant le yaourt au fruit et en le produisant à l'usine du Mans. Mais on a choisi de se diversifier en développant la gamme de yaourts blancs. Yoplait Skir est fabriqué au Mans. En deux ans, on est devenu un leader du segment du skir puisqu'on possède un tiers du marché et le gros pot de 850 grammes de Yoplait Skir est la référence de yaourts la plus vendue en rayon en France. Pour l'usine du Mans ce sont des volumes qui ont été multipliés par neuf en seulement deux ans sur la gamme Yoplait Skir.

Cela veut dire qu'il pourrait y avoir aussi de nouveaux investissements, voire de nouveaux recrutements au Mans pour accompagner cette croissance ?

Je le souhaite. Je le souhaite aussi à tous nos sites et à l'entreprise Yoplait. Bien sûr. Aujourd'hui, on est dans une dynamique de croissance et la croissance s'accompagnera nécessairement à l'avenir de recrutements et d'investissements.

Vous affichez la mention Fabriqué au Mans sur les pots de crème fraîche. Pourquoi ?

Pour le consommateur, l'origine française est importante et en plus Le Mans c'est un bassin laitier. On a 3000 fermes qui nous alimentent dans Grand Ouest donc on trouve que c'est important de dire aux consommateurs français que notre produit est fabriqué au Mans et que notre lait, chez Yoplait, est 100 % français.

Yoplait, c'est la marque à la petite fleur qui possède cinq pétales... et bientôt six. Pourquoi en rajouter une ?

C'est un clin d'œil à notre origine coopérative. On a été créé par six coopératives, donc on avait six pétales. La sixième pédale a disparu dans le temps. Deux ans après le rachat de Yoplait par Sodiaal, on a trouvé ça super de pouvoir le remettre. C'est l'occasion de dire merci aux éleveurs de nous avoir repris au sein du giron de la coopérative. C'est de la fierté pour nos collaborateurs.