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Olivier Fauriel, VNF Bourgogne : "il n'y a pas eu de dysfonctionnement de notre part"

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Au cœur d'une actualité marquée par des crues historiques en Bourgogne, le directeur territorial pour Voies navigables de France en Bourgogne répond aux questions de France Bleu sur la gestion de l'eau, de nos canaux, de nos réservoirs en pareille circonstance. Entretien.

Olivier Fauriel est directeur territorial Bourgogne pour Voies Navigables de France (VNF)
Olivier Fauriel est directeur territorial Bourgogne pour Voies Navigables de France (VNF) © Radio France

France BLeu Bourgogne. Olivier Fauriel, c'est un épisode inédit pour vous ces crues de printemps en Bourgogne ?

C'est un épisode tout à fait particulier. C'est à dire qu'on a eu des gros épisodes de pluie et derrière des épisodes de crues qui se sont déroulés sur l'ensemble du territoire. C'est ça qui est un peu particulier. D'une part, l'ampleur de la crue, à la fois sur la Côte-d'Or, sur l'Yonne, on est sur des crues avec des périodes de retour très importantes et également la Saône-et-Loire puisque le réseau de la direction territoriale couvre les deux régions Centre et Bourgogne et sur l'ensemble de l'Arc Morvan.

Si on fait un point global ce mercredi matin, ça va un peu mieux ? On poursuit la décrue ?

Alors ça va mieux sur l'amont parce qu'effectivement l'épisode de crue est passé. Lundi c'était vraiment la grosse journée pour nous sur la partie à la fois de l'Armançon et de l'Ouche. Mais néanmoins la crue se propage maintenant et donc elle arrive sur l'Yonne, et on attend maintenant le pic de crue sur Joigny, puis de l'autre côté, la crue n'est toujours pas arrivée sur la Saône et là aussi on se prépare à l'épisode de crue.

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Le réchauffement climatique, vous le constatez vous aussi en surveillant régulièrement nos rivières, nos canaux en Bourgogne ?

On constate en tout cas que les épisodes extrêmes se multiplient. Clairement. L'année passée, en 2022, on a eu des gros épisodes de canicule et de sécheresse. Et puis effectivement, aujourd'hui, on a une crue de printemps qui n'est pas un phénomène rare. Mais c'est un phénomène quand même pas si courant que ça. Et là, sur sur le territoire, on est sur des crues qui sont pratiquement des crues dites centennales, c'est à dire des crues qui qui ont une chance sur 100 de se produire chaque année, phénomène réellement rare, réellement inédit. Donc coup sur coup, nous gérons et des crues et des inondations, de la sécheresse et ça oblige effectivement à changer un peu nos modalités.

Quel est le rôle précis de VNF sur les ouvrages, les barrages, les réservoirs, quand on est dans un épisode de crues ?

Voies navigables de France, dans des épisodes de crue, agit globalement comme un usager. On gère des barrages- réservoirs. Mais nos missions sont avant tout de gérer d'une part la navigation, le fret, d'autre part la gestion de l'eau.  Sur des épisodes de printemps, nos barrages, réservoirs, sont généralement pleins puisque globalement c'est ce qui va nous permettre de tenir la saison de navigation. Donc dans un épisode comme ça, la première mission de VNF, c'est d'assurer que nos barrages n'aggravent pas la crue. Nos équipes sont toujours sur le terrain, nuit et jour, ont anticipé la crue et ont a baissé les ouvrages d'une cinquantaine de centimètres. Les ouvrages sont des équipements qui sont très surveillés puisqu'ils intéressent la sécurité publique et donc on a des manœuvres, on a des procédures qui sont vues avec avec les services préfectoraux et qui permettent de ne pas aggraver la crue, d'assurer ce qu'on appelle la transparence hydraulique, c'est de s'assurer que ce qui arrive en amont n'est pas plus ou moins important que ce qui arrive en aval.

Olivier Fauriel, ces derniers jours, VNF est critiquée, notamment du côté de Semur-en-Auxois. On vous reproche de ne pas avoir géré correctement le barrage de Pont-et-Massène sur le lac de Pont. On entend que VNF a abaissé le barrage et donc aggravé la situation pour préserver d'autres endroits. Qu'est ce que vous répondez à ça ?

J'ai entendu cela en effet. Ce n'est pas exact. Il faut vraiment se mettre en tête qu'on est sur des épisodes de crues de retour pratiquement 100 ans, avec des débits extrêmement forts, extrêmement puissants. La manière dont VNF à géré cet ouvrage là, c'est en amont de la crue. On a de nouveau abaissé un peu la cote de l'ouvrage avant la crue. Et puis au fur et à mesure que la crue est passée, le niveau est monté jusqu'à la cote d'exploitation. Et après on a des cotes de sécurité qui font que l'ouvrage est sûr, qu'il n'y a pas de rupture. Et donc toute la manœuvre de VNF a été d'assurer que les débits entrants et sortants étaient équivalents et n'aggravent pas la crue.

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