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Montée de la violence dans les quartiers de Dijon : entre tristesse et incompréhension

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Depuis la semaine dernière, l'agglo de Dijon est en proie à une montée de la violence avec des fusillades dans les quartiers. Mathieu Depoil, le directeur de la Maison Phare, association qui intervient dans ces quartiers travaille au quotidien à éviter le basculement des jeunes dans la délinquance.

Mathieu Depoil, directeur de la Maison Phare à Dijon, association de d'éducation populaire et de pédagogie sociale
Mathieu Depoil, directeur de la Maison Phare à Dijon, association de d'éducation populaire et de pédagogie sociale © Radio France - Annelaure Labalette

Plusieurs jeunes sont morts depuis la semaine dernière dans l'agglomération de Dijon après des fusillades et des agressions au couteau dans le quartier Fontaine d'Ouche ou du Belvédère à Talant.  Des faits divers en lien avec le trafic de drogue. Ce qui surprend surtout c'est l'âge des victimes et des agresseurs : ils sont de plus en plus jeunes. Trés souvent des mineurs de 15 ou 17 ans. Mathieu Depoil est le directeur de la Maison Phare à Dijon, une association d'éducation populaire et de pédagogie sociale et son sentiment est celui "d'une incompréhension ainsi que d'une grande tristesse car les jeunes impliqués dans ces affaires, on les connaît, on connaît aussi leur famille. Nous, éducateurs, on voit les choses mais on se sent impuissants".

Changer la trajectoire pour éviter aux jeunes de basculer

Mathieu Depoil explique qu'avec ses collègues éducateurs et médiateurs de quartiers, il essaye d'avoir une analyse des situations. "Cette violence, c'est un problème social, éducatif et surtout sociétal". Pour le directeur de la Maison Phare, ces jeunes peuvent facilement déraper, être conduits par la société, les écrans, les jeux vidéos et il faut essayer de travailler avec ça et de changer leur trajectoire de vie. "Ca commence par l'éducation au sein de la cellule familiale, par l'école, le travail aussi qui est important" mais Mathieu Depoil reconnait que "le schéma ultra libéral, l'ultra-digitalisation de la société, ça peut faire basculer rapidement les jeunes du mauvais côté".

La présence éducative sur le terrain : un facteur essentiel

Pour faire avancer les choses, une des solutions d'après Mathieu Depoil, c'est qu'il faut encore plus d'éducateurs et de médiateurs dans les espaces publics. "Ces jeunes ont besoin de repères et nous, on se doit d'être sur le terrain, dans les rues, aux pieds des immeubles dans les quartiers". Il essaye d'être toujours optimiste et affirme que "oui, les jeunes viennent encore nous voir, on peut encore parler et échanger avec eux mais il faut être impérativement sur le terrain. Les MJC des années 90 où on faisait du hip-hop, c'est finit."

Recréer du lien ou essayer de ne jamais le perdre, voilà comment le directeur de la Maison Phare travaille avec ses équipes. Mathieu Depoil conclut en disant que la question qui se pose aussi avec l'enchainement de ces violences dans les quartiers, c'est la question de la précarité, des classes sociales et de la répartition des aides sociales. Une des solutions d'après lui serait "de repositionner les débats au-delà des politiques de la ville".

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