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L'escargot bourguignon sort doucement de sa coquille

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Les héliciculteurs de Bourgogne et de Navarre sont désormais réunis dans une fédération nationale, pour donner de la visibilité et du poids à une profession qui en manque cruellement. Son trésorier n'est autre que Frédéric Marcouyoux, éleveur à Vernot, au nord de Dijon.

Frédéric Marcouyoux éleveur d'escargots et trésorier de la fédération nationale des héliciculteurs
Frédéric Marcouyoux éleveur d'escargots et trésorier de la fédération nationale des héliciculteurs © Radio France

France Bleu Bourgogne. Pourquoi vous avez eu besoin de créer cette fédération ?

Il y a plein d'origines à tout ça. Le point de départ, on va dire, c'est déjà le fait qu'on est sur un métier qui est très jeune l'héliciculture, l'élevage d'escargots. C'est un métier qui existe depuis une bonne quarantaine d'années. Auparavant, les escargots étaient ramassés sauvages dans la nature. Et puis depuis 79, il y a une loi qui réglemente le ramassage en France, qui fait que les conserveries historiques sont allées se fournir à l'étranger. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui 95 % à peu près des escargots qu'on consomme en France proviennent de ramassages sauvages à l'étranger. Donc on est bien sûr l'escargot de Bourgogne que c'est le nom de la race qu'on trouve un peu partout en Europe. Et puis en parallèle, il y a l'élevage d'escargots qui a vu le jour à cette période-là. Donc une profession assez jeune qui du coup n'est pas encore très structurée quand on regarde par rapport à pas mal d'autres, d'autres élevages, d'autres professions agricoles.

Il faut pouvoir se faire connaître.

Il faut du temps pour que les choses se mettent en place, pour que les choses s'organisent. Et puis ce qui a vraiment mis ce manque d'organisation sur le devant de la scène, c'est le vide. Parce que qu'à ce moment là, il y a eu des soutiens de l'Etat auprès des entreprises. Et puis la filière escargots, on s'est rendu compte qu'on n'était absolument pas connus des instances publiques. Du coup très peu de soutien. Et on s'est dit qu'il fallait s'organiser. Le gouvernement nous a incités aussi à le faire et c'est de là qu'est née la Fédération nationale des éleveurs d'escargots.

Il y a combien d'éleveurs dans cette fédération ?

Alors cette fédération nationale réunit les différents groupements régionaux. Il y en a quatre un petit peu partout sur la France. Ça va regrouper un peu plus de 50 % des éleveurs français, soit environ 200 éleveurs sur les 400 répartis sur le territoire. Mais même ce point là, on voit à quel point aujourd'hui les choses sont à organiser puisque le nombre précis d'héliciculteurs en France, on ne le connaît pas bien.

En Côte d'Or, on a un chiffre ?

Une dizaine à peu près.

Et alors justement, quand vous avez créé cette fédération, vous vous êtes mis des objectifs en tête ?

Il y en a plusieurs. On s'est organisés en groupes de travail. Donc là, c'était la mission de cette première année de constitution de mettre les choses en ordre de bataille pour définir les actions, les objectifs et ce qu'on allait mettre en place et comment on allait s'organiser. Donc plusieurs grands thèmes, essayer de relancer de la recherche parce qu'on a des problématiques sur lesquelles il faut qu'on ait un soutien pour trouver des solutions, faire la promotion de notre métier de l'escargot français, accompagner aussi l'installation de nouveaux éleveurs et ceux qui sont déjà en place, éventuellement certains qui sont comme le métier, une quarantaine d'années sur le départ à la retraite, donc qui cherchent à transmettre leur ferme. Se fédérer tout simplement aussi. S'organiser, travailler entre nous, échanger. Etre plus forts.

S'il y a besoin de défendre comme ça l'escargot bourguignon, l'escargot français, ça veut dire que le produit a un peu de mal à exister sur le marché aujourd'hui ?

Ce n'est pas qu'il a du mal. En fait, une des principales problématiques qu'on a aujourd'hui, c'est la production. On a pas mal de difficultés face à des aléas climatiques, de la prédation aussi. Rentrer dans les cases. En fait, on est sur un métier atypique où on est peu nombreux et une profession comme je le disais, assez récente. Donc du coup, les instances, les les différentes strates de notre organisation politique et même agricole ne nous connaissent pas bien. Donc souvent on ne coche pas les bonnes cases. L'idée c'est d'avoir un soutien, pas forcément plus ni moins que les autres. Mais l'idée c'est de pouvoir exister. Moi ça fait dix ans, douze ans maintenant que je fais de l'escargot, j'ai jamais assez d'escargots par rapport à la demande que j'ai en face.

En ce moment, c'est la pleine période des escargots, avant Noël ?

Oui, la fin d'année, les périodes de Noël, c'est 70-80 % de notre chiffre d'affaires qui se fait sur cette période là sur le nord est de la France En tout cas, c'est vraiment la grosse période de consommation des escargots.

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