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Média : voici comment France Bleu Maine choisit ses reportages et lutte contre la désinformation

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La redaction de France Bleu Maine vous ouvre ses portes ce mercredi. Choix des sujets, des invités, traitement de l'information, lutte contre les fake news, Julie Le Duff la rédactrice en cheffe décortique le travail votre radio préférée en matière d'information

Julie Le Duff, rédactrice en cheffe de France Bleu Maine
Julie Le Duff, rédactrice en cheffe de France Bleu Maine © Radio France - yann lastennet

France Bleu Maine : Comment choisissez vous les sujets que l'on entend dans les journaux ?

Julie Le Duff : Tout commence par la conférence de rédaction le matin. C'est une réunion de toute l'équipe de journalistes dans laquelle on évoque les sujets que nous avons envie de mettre à l'ordre du jour et qu'on pourrait diffuser dans la matinale du lendemain. Et ce qui nous guide, c'est ce qu'on appelle la ligne éditoriale de France Bleu. France Bleu, c'est la chaîne de Radio France de la proximité. Ça veut dire que c'est de l'info locale d'abord, la proximité géographique, comme on dit chez nous. On parle de ce qui se passe en Sarthe. Et puis aussi c'est la proximité qu'on appelle affective. Ce sont des sujets qui se passent pas forcément dans le département, mais dont on pense qu'ils vont intéresser nos auditeurs. Nous sommes sensibles à l'information pratique de service. C'est vraiment un des marqueurs de ce qui se passe sur France Bleu. Nous avons, par exemple, de sujets sur la circulation parce qu'on cherche à faire des sujets qui sont ancrés dans le quotidien des gens.

Plusieurs auditeurs se demandent comment France Bleu Maine fait pour être partout sur le terrain.  Est ce que vous avez des indics ?

On n'a pas d'indics mais on a effectivement beaucoup de gens qui nous sollicitent pour nous signaler une information qu'ils estiment intéressante. Et après, notre travail va consister à déterminer si effectivement cette information est digne d'intérêt ou est-ce qu'elle peut rendre service aux gens qui nous écoutent. Nous allons ensuite vérifier que cette information est fondée. En fait, c'est toute la différence entre "quelqu'un m'a dit que" et je vais simplement le relayer et le travail d'un journaliste qui va d'abord passer toutes ces informations par un filtre. Cela prend plus ou moins de temps et il y a plus ou moins d'étapes en fonction de la source qui va nous donner cette information. Mais effectivement, il y a tout un travail de vérification de l'information avant de la donner.

Justement, l'autre grande question porte sur l'authenticité de l'information. Comment faites vous pour être sûrs que l'information que vous donnez est authentique et vérifiée ?

Alors on n'est jamais totalement sûr mais l'un des fondamentaux, c'est d'avoir des doutes. Normalement, un journaliste ne prend jamais pour argent comptant ce qu'on lui dit. Après, il y a des sources qui nous sont beaucoup plus familières, dont on sait qu'elles sont crédibles. Il y a des sources très identifiées. Les autres médias locaux aussi sont des sources pour nous, même si ça n'empêche pas de leur attribuer la paternité d'une information. Et parfois on va nous aussi retravailler derrière. Il y a des sources comme ça qui sont moins sujettes à caution que d'autres et il y en a d'autres pour lesquelles il va falloir qu'on puisse croiser les témoignages. Il y a un bon exemple ce mercredi matin dans la matinale, c'est le sujet de Ruddy Guilmin sur cet exercice intrusion au lycée Sainte-Catherine. Il a vraiment pris le temps d'aller vérifier des informations qui, au départ, provenaient d'une simple source anonyme. Il a beaucoup travaillé derrière pour avoir quelque chose de vraiment certifié. Nous portons une grande attention à la vérification de nos informations avant de les diffuser.

Comment lutter contre la désinformation alors que les fake news sont légions notamment avec la montée en puissance des réseaux sociaux ?

C'est un vaste question. Déjà quand on parle de désinformation, ça veut dire qu'il y a une volonté de désinformer, ce qui par définition n'est pas notre métier. Nous, on est là pour informer. Ça peut sembler très banal ce que je dis, mais c'est très important. Donc quand il y a une différence entre la volonté de nuire quelque part et puis le fait de prendre pour argent comptant, les propos relayés par une personne dont on ne sait pas très bien d'où elle parle sur les réseaux sociaux. Et puis des médias tout à fait identifiés et professionnels qui sont eux aussi présents sur les réseaux sociaux. France Bleu Maine utilise énormément Facebook pour communiquer avec ses auditeurs. Il faut que chacun ait le reflexe d'identifier la source de l'information. Par exemple, on voit très souvent les réseaux sociaux des gens qui s'émeuvent de ne pas voir telle ou telle information ne pas être traitée par les médias et qui partagent un article de journal. C'est aussi très important d'être capable de comprendre quelle est la source que l'on a partagée et savoir si elle est fiable ou pas. Ça se cultive et ça ne concerne pas que les jeunes.

Des jeunes qui s'informent de plus en plus par le biais des réseaux sociaux en rejetant les médias traditionnels. Comment une radio comme France Bleu Maine peut réussir à capter leur attention ?

C'est un enjeu pour tout média et en particulier pour la radio qui est moins écoutée par les jeunes qu'auparavant. On a des ados à la maison, ils tournent moins facilement le bouton du transistor. C'est aussi à nous d'être présents sur d'autres formats. On relaye nos informations sur les réseaux sociaux. Alors c'est vrai Facebook, ce n'est pas forcément là que sont les jeunes. France Bleu est par exemple moins présent sur un réseau social comme Tik Tok mais d'autres chaînes de Radio France le font. On peut se féliciter de cette complémentarité des radios du groupe Radio France qui peuvent s'adresser à différents publics. Et puis il y a aussi quelque chose qui, moi, me tient beaucoup à cœur, c'est qu'on peut venir très facilement nous voir physiquement. Il y a les stages de troisième mais il y a aussi très souvent des visites d'établissements scolaires. Et je pense que déjà le fait pour ces jeunes de pouvoir nous rencontrer leur permet de dédramatiser, démystifier un peu l'exercice et peut être de s'intéresser un peu plus à l'actualité.

Quels conseils vous donneriez aux auditeurs de France Bleu Maine pour être bien informés ?

Nous écoutez, évidemment mais aussi multiplier les sources d'information. On a la chance d'avoir énormément de médias locaux et d'avoir deux quotidiens, d'avoir des hebdomadaires, d'avoir deux télévisions, plusieurs radios. C'est une grande chance et je pense qu'il faut soutenir l'ensemble de ces médias et qu'on s'en portera tous beaucoup mieux.

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