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Edouard Martin sur la visite de Hollande à Florange: "Il faut arrêter de faire la fine bouche"

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  • France Bleu

A l'occasion de la venue de François Hollande en Lorraine, Edouard Martin s'exprimait ce lundi matin dans les studios de France Bleu Lorraine Nord. L'ex-syndicaliste CFDT, aujourd'hui eurodéputé PS rappelle que c'est l'Etat français qui a imposé un investissement de 180 millions d'euros à Lakshmi Mittal.

Edouard Martin dans les studios de France Bleu Lorraine Nord © Radio France - Cédric Lang-Roth

Edouard Martin, fer de lance CFDT de la lutte syndicale contre la fermeture des hauts-fourneaux est aujourd'hui eurodéputé PS. Au micro de France Bleu Lorraine Nord ce lundi matin, il répondait aux questions de Cédric Lang-Roth.****

> Revivez la visite de François Hollande en Moselle

Il y a deux ans, vous hurliez à la trahison puis à la vigilance sur les engagements et aujourd'hui, vous arrivez à vous féliciter de l'état actuel des choses ?

"Absolument pas. Mais le dossier de Florange doit être mis en perspective sur l'ensemble de la période. En juillet 2011, lorsque Mittal annonce la fermeture des hauts fourneaux, c'est Nicolas Sarkozy, le Président et Eric Besson, le ministre de l'Industrie. Et ils nous avaient promis avoir obtenu 17 millions d'euros d'investissement. A l'époque, malheureusement, tout le monde s'en félicitait. Aujourd'hui, on en est à 180 millions. Alors, même si la fermeture des hauts fourneaux reste une blessure et restera une blessure béante ici dans la vallée, la lutte des organisations syndicales a permis d'obtenir une somme plus conséquente.

"Si les syndicats et les salariés ne s'étaient pas battus, il n'y aurait absolument rien dans la vallée de la Fensch"

"Moi, je me refuse de venir dans les médias pour dire que ce que nous avons fait n'a servi à rien. C'est faux, mais il y aura toujours des oiseaux de mauvais augure. Si les syndicats et les salariés ne s'étaient pas battus, il n'y aurait absolument rien dans la vallée de la Fensch."

L'inauguration du centre de recherche à Uckange ce matin, c'est une bonne nouvelle? Certains disent qu'ArcelorMittal a déjà un centre à Maizière...

"Ceux qui disent ça, soit ils sont de mauvaise foi, soit ils n'ont pas compris. Au plus fort de la bataille, entre Montebourg et Mittal, lorsque Mittal a eu peur que l'Etat lui prenne le site. Mittal a dit: "vous pourrez m'enlever le site de production de Florange, mais vous ne pourrez pas m'enlever les brevets". On voit bien l'importance d'avoir la maîtrise de la propriété intellectuelle (...). Evidemment, à Maizière, il y a un centre avec 500 chercheurs, mais le centre appartient à monsieur Mittal et que fait monsieur Mittal avec ces brevets? Ces brevets partent partout dans le monde. Demain, les brevets issus du centre public de recherche resteront sur place. C'est un investissment sur l'avenir (...). Pour relocaliser une production qui elle, j'espère va générer des centaines, voire des milliers d'emplois. Il faut arrêter de faire la fine bouche.

D'ici deux ans, près de 300 personnes seront en âge de partir à la retraite. Le site de Florange a-t-il encore un avenir?

"Si Mittal ne remplace pas ces 300 personnes, certains lignes seront en danger (...). Les carnets de commandes sont plutôt bien remplis. Mittal a intérêt à renouveler cette pyramide des âges s'il veut que cet outil continue à produire, notamment pour fournir le marché automobile allemand.

Ni Lakshmi Mittal ni son fils ne sont présents pour accueillir François Hollande. Ça vous paraît normal?

"Monsieur Mittal est plutôt vexé. Quoiqu'on en pense, c'est l'Etat français qui lui a imposé l'investissement de 180 millions d'euros. Mittal n'avait aucune intention d'investir à Florange, il a dû signer un chèque de 180 millions, donc pour lui, la facture est amère."

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