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Opérations "place nette XXL" : 60 arrestations ces 15 derniers jours dans le Gard, selon la procureure

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Invitée de France Bleu Gard Lozère ce lundi, Cécile Gensac, la procureure de la République de Nîmes, est revenue sur la lutte contre le trafic de drogues dans le département, à un moment où les autorités accentuent la pression sur les dealers.

Cécile Gensac, procureure de la République de Nîmes
Cécile Gensac, procureure de la République de Nîmes © Radio France - Tony Selliez

C'est une somme qui en dit long sur l'ampleur du trafic et la consommation de drogues, dans le Gard : 40 000 euros. C'est ce que rapporterait par jour, en moyenne, le point de deal de la galerie Wagner, à Pissevin, d'après une note des policiers nîmois en charge de la lutte contre les stupéfiants. Un document que nos confrères d'Objectif Gard et du Parisien ont pu consulter. "Si les délinquants et les criminels faisaient des déclarations pour payer une TVA, on aurait des chiffres plus affinés. Là, il s'agit d'une estimation, explique sur France Bleu Gard Lozère ce lundi Cécile Gensac, la procureure de la République de Nîmes. Pour arriver à cette donnée, on s'intéresse à l'organisation du trafic. On tient compte aussi des rémunérations que déclarent les dealers, lorsqu'ils sont interpellés, en fonction des postes qu'ils occupent."

Des jeunes, "beaucoup trop jeunes"

Cette somme - si elle donne "le tournis", comme le dit Cécile Gesac - souligne l'ultra-professionnalisation des narcotrafiquants. À Pissevin, ces derniers emploient des dizaines "d'agents de sécurité". Des "choufs", comme ils sont surnommés. Il s'agit souvent de jeunes hommes, parfois mineurs. "Certains ont à peine 13 ans", s'étrangle la procureure. Ces petites mains du trafic sont de plus en plus souvent recrutées via les réseaux sociaux. "Ils répondent en fait à des offres d'emplois. On peut quasiment parler de CDD, avance Cécile Gensac. Ils acceptent de venir pour des missions de quelques semaines, parfois de quelques jours seulement. Et ils viennent de toute la France : Lille, Béziers, Bordeaux, etc."

Opérations "place nette", interpellations XXL

Pour démanteler ces réseaux, le ministre de l'Intérieur a lancé l'opération "places nettes XXL". Il s'agit de vastes descentes de police, chapeautées par le préfet du Gard, parfois en association avec le parquet de Nîmes. "Ces vagues d'arrestations ont permis de passer les menottes à une soixantaine de personnes, ces 15 derniers jours, d'après Cécile Gensac. On déstabilise tellement les réseaux que les dealers ont dû se réorganiser à la petite semaine. Le combat porte ses fruits", estime l'intéressée.

Pour affaiblir un peu plus ces réseaux de la drogue, la procureure de la République de Nîmes a aussi décidé de cibler les familles des dealers, qui profitent des retombées du trafic. "Toute personne qui est en lien régulier avec quelqu'un qui est identifié comme participant à un trafic de stupéfiant peut se voir accuser d'avoir un train de vie supérieur à celui que lui permettrait ses ressources. Et c'est une infraction pénale, rappelle-t-elle. Je le dis, nous travaillons énormément pour pouvoir entrer dans ce spectre d'interpellation de cette délinquance."

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