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Dr Charlotte Chandez, médecin du centre gratuit d’information et de dépistage d'Annecy, le CeGIDD

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Le centre gratuit d’information de dépistage et de diagnostic, le CeGIDD de l'hôpital d'Annecy lance en Haute-Savoie une campagne d’information à destination des travailleurs du sexe réguliers ou occasionnels. Objectif : sensibiliser aux risques pour leur santé et les inciter se faire dépister.

Image d'illustration
Image d'illustration © Maxppp - Tristan Ferry

" Faire une pipe sans casser la sienne ",   " faire des passes sans y laisser des plumes " : ces slogans chocs, vous les verrez sur les réseaux sociaux et sur des affiches dans des bars et des discothèques de Haute-Savoie, dans les lycées, les établissements universitaires. Cette campagne de prévention financée par l'Agence régionale de santé vise à inciter les travailleurs et travailleuses du sexe, réguliers ou occasionnels, à faire un dépistage du VIH et des infectons sexuellement transmissibles, et un suivi médical auprès des CeGIDD. Le Dr Charlotte Chandez est l'un des deux médecins du Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic d'Annecy.

« Dans notre département, on a trois quarts de la prostitution qui se fait de façon cachée dans des appartements […]. On reste dans la moyenne nationale avec environ 85 % de femmes. L'âge moyen est entre 25 et 44 ans, même si, malheureusement, les débuts sont de plus en plus jeunes. On a environ un quart de prostitution qui est dans la rue, donc sur le trottoir, dans des camion, dans les bois, et les trois quarts qui sont en appartement à domicile ou dans des appartements qui sont loués ».

« On est d'autant plus concerné en étant frontalier avec la Suisse »

« En Suisse, la prostitution est légale. On a beaucoup de personnes qui traversent la frontière pour aller exercer cette activité en Suisse et qui la poursuivent souvent de façon un petit peu ponctuelle sur France.

Il y a toujours eu le risque d'infections sexuellement transmissibles et de violences. La loi a changé en 2016, on est passé sur un modèle abolitionniste qui est assez critiqué par les associations. Comme c'est le client qui aujourd'hui est puni, il y a de moins en moins de clients. Pour maintenir une activité, il y a parfois des pratiques beaucoup plus à risques qu'avant, notamment des rapports sans préservatif qui sont tarifés plus cher, ce qui augmente le risque d'infections sexuellement transmissibles notamment ».

« Les jeunes ne se reconnaissent pas forcément dans le mot prostitution parce qu'on est plutôt sur des rapports soit ponctuels, soit du michetonnage »

« Cette campagne, elle vient d'un appel à projet de l'Agence régionale de santé Auvergne Rhône-Alpes. On a d'emblée mis à part les visages où il était difficile de s'identifier. Après les phrases chocs, c’est pour attirer l'œil et se démarquer des multiples campagnes. L'idée c'est de toucher deux publics : les personnes en situation de prostitution de plus de 25 ans et les jeunes. Les jeunes ne se reconnaissent pas forcément dans le mot prostitution parce qu'on est plutôt sur des rapports soit ponctuels, soit quelque chose qu'on appelle le michetonnage ».

« Avec les jeunes, il faut en parler en prévention comme de la contraception »

« Il faut en parler en prévention comme de la contraception. Et aborder le sujet quand on a des éléments qui peuvent semer le doute. Comme une jeune fille qui revient avec un sac à main un peu cher ou de l'argent. Si vous voyez que votre jeune a des moyens financiers qui sont au-dessus de ce que vous lui donnez par semaine. Idem si votre jeune consomme du cannabis, je pense qu'il faut aller au-delà du problème de consommation de drogues. Il faut se demander d'où vient l'argent, comment il se paye tout cela ».

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