Confinement - "Le télétravail c'est une partie d'un nouveau mode de vie" : Bernard Astruc, psychiatre

Comment bien travailler à la maison ? Que l'on soit cadre ou salarié, la question s'est au moins posée une fois. Avec le confinement, le télétravail, qui n'est pas toujours choisie, peut poser des problèmes.

Comment gérer son temps, son espace quand on est salarié ? Comment encadrer son équipe, organiser et veiller à ce que le travail se fasse, faire confiance, quand on est cadre ? 

Bernard Astruc, psychiatre, cofondateur de Eutelmed, plateforme web d’accompagnement psychologique des salariés était l'invité de France Bleu Paris ce mercredi. 

Pour que ça fonctionne, le télétravail doit être bien organisé

Selon lui "le télétravail c'est un peu comme le travail. Si c'est mal organisé, si c'est mal préparé, si on n'a pas les bons outils, ça ne fonctionne pas." Pas évident de travailler à la maison quand l'ordinateur n'est pas fait pour, qu'on n'a pas un endroit pour s'isoler et quand, en plus, son manager appelle et fait des réunions tous les jours alors que, dans l'entreprise, ces réunions avaient lieu une fois par semaine.

La plateforme web d'accompagnement psychologique des salariés fondée par Bernard Astruc reçoit beaucoup d'appels. Ils portent principalement "sur la difficulté de s'organiser quand on n'est pas dans les conditions habituelles. Même les managers appellent. Ils sont coincés entre deux feux. Ils doivent protéger les salariés, organiser le travail dans des conditions inédites et eux-mêmes sont souvent en difficulté...". Bernard Astruc constate que c'est encore plus difficile dans les PME où le directeur a plusieurs casquettes.

Il faut parler pour faire ressortir ce qui ne va pas

Pour s'en sortir, estime Bernard Astruc, il faut parler pour faire "émerger des problématiques". Il faut faire le tri entre l'émotionnel, le relationnel, le réel, pour avoir les idées claires et parvenir à mieux s'organiser.

Il y a aussi des salariés heureux de travailler à la maison, par exemple parce qu'ils ne perdent plus de temps dans les transports ou parce qu'ils ne vont plus avoir le bruit de l'open space qui les agaçait.

Pouvons-nous nous adapter ?

"Pour l'instant, on est entre surprise et panique", indique Bernard Astruc. Ensuite, on devrait s'adapter au fur et à mesure parce qu'on connaîtra le danger et on le maîtrisera. Puis viendra l’accoutumance. Si le coronavirus continue à être présent dans nos vies durant plusieurs mois, ce risque s'intégrera dans notre quotidien. C'est ce qui se passe avec le Sida par exemple.