"L'Ile-de-France est la mieux lotie pour pouvoir affronter des décennies de sécheresse" (hydrologue)

"On est bien parti pour éviter la sécheresse cet été". L'hydrologue Emma Haziza, revient sur les pluies de cet hiver et de ce début de printemps qui plombent peut-être le moral de certains, mais sont bienvenues pour remplir nos nappes phréatiques. Toutefois, restons prudent, "la situation peut très vite changer", rappelle l'hydrologue. "Rappelons nous l'année 2018, un printemps très pluvieux et trois semaines de canicule ont renversé la situation."

Quel est le niveau des nappes phréatiques dans la région ?

Le niveau des nappes phréatiques n'est pas le même partout en Ile-de-France. "Ça dépend de la géologie sous nos pieds." A Paris, le niveau est "moyen", en amont, où l'on trouve l'eau qui alimente nos robinets, le niveau des nappes est "haut". En revanche, sur le sud parisien, le niveau des nappes est "modérément bas".

Emma Haziza lance un appel à "la sobriété globale", dans un contexte de changement climatique et de ressources en eau qui diminuent dans le monde. Même si "on ne manquera pas d'eau dans nos robinets", explique l'hydrologue. "L'Ile-de-France est la mieux lotie pour pouvoir affronter des décennies de sécheresse, parce nous somme sous un énorme aquifère fossile, qui peut nous alimenter pendant 40 ans." En revanche, "on pourra manquer d'eau dans nos sols dans nos champs."

L'hydrologue milite aussi pour "repenser nos systèmes", avec des villes trop bitumées. IL faut "désimperméabiliser des sols partout dans nos villes".  "Il y a des villes entières où c'est seulement les jardins qui font la fonction entre l'eau de pluie et les nappes phréatiques. C'est un système qui marche sur la tête !"