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20 ans après le naufrage du Bugaled Breizh : "On cherche toujours la vérité"

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Cela fera 20 ans ce lundi. Le 15 janvier 2004, le Bugaled Breizh sombrait au large des côtes britanniques, à moins de 30 km au sud du Cap Lizard. Le chalutier bigouden emportait avec lui ses cinq hommes d'équipage. Le fils de l'un d'eux, Thierry Lemétayer, espère toujours connaître la vérité.

Thierry Lemétayer, le fils du mécanicien du Bugaled Breizh, mort en mer le 15 janvier 2004
Thierry Lemétayer, le fils du mécanicien du Bugaled Breizh, mort en mer le 15 janvier 2004 © Maxppp - Vincent MOUCHEL

Son père faisait partie des marins morts en mer ce 15 janvier 2004. Georges Lemétayer, mécanicien à bord du Bugaled Breizh, a disparu avec quatre autres hommes dans le naufrage du chalutier à moins de 30 km au sud du Cap Lizard, dans les eaux britanniques. Son fils, Thierry Lemétayer, se bat depuis 20 ans pour connaître la vérité. Malgré les décisions judiciaires, le mystère qui entoure ce drame n'a pas été éclairci.

Naufrage en moins d'une minute

Ce jeudi 15 janvier 2004, un bateau de pêche de 24 mètres coule en moins d'une minute dans une mer relativement calme. Immédiatement, les circonstances de ce naufrage intriguent. L'hypothèse d'une collision avec un cargo est étudiée, un vraquier philippin est même soupçonné avant d'être mis hors de cause. La piste du sous-marin nucléaire émerge lorsque l'on apprend qu'un exercice militaire de l'OTAN était organisé dans le même secteur. Plusieurs submersibles croisaient dans la zone du chalutier de Loctudy.

Dans son rapport en 2006, le BEA Mer balaye cette théorie. Les proches des victimes sont alors convaincus que l'État veut étouffer l'affaire. Cette thèse de la croche avec un sous-marin ne cessera de refaire surface, avec parfois certains éléments troublants, mais aucune preuve formelle. Les juges ne peuvent que prononcer un non-lieu, que la cour de cassation valide en 2016. La justice britannique se penche, elle aussi, sur le dossier. Elle conclut à un accident de pêche, explication qui ne convainc personne. Et surtout pas Thierry Lemétayer.

Des témoignages de gens impliqués

Vingt ans après le naufrage, le fils du mécanicien disparu espère "toujours évidemment connaître la vérité". Thierry Lemétayer attend encore des témoignages de gens qui étaient sur place ou "impliqués dans l'affaire". Des gens qui à l'époque ne "voulaient pas avoir de soucis", comme le préfet maritime d'alors, Jacques Gheerbrant, "qui a pris sa retraite trois jours après le naufrage". Pour Thierry Lemétayer, l'homme avait été mis à la retraite "parce que sans doute, à l'époque, la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, ne pouvait pas compter sur lui pour cacher de tels méfaits".

Aujourd'hui, alors que se déroulent quatre jours d'hommage 20 ans après ce naufrage, Thierry Lemétayer espère "rattraper le rendez-vous manqué d'il y a 15 ans". "Il n'y a plus d'enjeu de carrière, ni de trahison de corps. Je suis en rapport régulier avec des gens de la marine nationale française et ils n'en peuvent plus autant que nous, ils ne sont pas très fiers de comment a agi leur état-major en leur nom", affirme le fils du marin disparu.

Déclassification

Il espère aussi la déclassification des documents secrets. Notamment les "carnets de bord des trois bateaux impliqués, le sous-marin, une frégate et une corvette". Thierry Lemétayer "compte plus sur la personnalité des gens qui savent ce qu'il s'est passé et qui peut-être 20 ans après" peuvent témoigner "avec moins de tension et de pression sur leur possible carrière". Ces gens-là "pourraient venir nous donner un petit coup de main ce week-end lors du colloque organisé à Pont l'Abbé".

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