Michel Cardoze raconte le clown chocolat

J’ai déjà évoqué le clown Chocolat, Rafael Padilla né à Cuba et mort à Bordeaux dans la misère. Un film récent raconte son destin. Chocolat, après son immense succès au cirque et au music hall en duo avec l’anglais Footit, tenta avec un fils, peut-être adopté, un duo comique qu’il appela Tablette et Chocolat. Cette copie mal fagotée n’eût pas de succès et c’est alors que Chocolat, le premier clown noir de l’histoire du cirque, sombra dans la misère alcoolisée. On sait qu’il est enterré au cimetière protestant de Bordeaux, au sommet de la rue Judaïque, depuis sa mort en 1917.

Les historiens du cirque font remonter à son duo avec Footit, clown blanc, l’histoire de ces couples où l’Auguste prend des coups de pieds au derrière ou est ridiculisé par son compère le clown blanc. Ce type de couple de clowns s’adaptent aux temps actuels, ainsi André et Bellini au cirque Arlette Gruss, encore pour quelques jours sur les Quinconces, ressuscitent sans mépris pour le plus faible, l’art de l’Auguste. Entre dompteurs de rats et d’otaries, danseurs et funambules, ils pratiquent l’art difficile de la reprise, lien indispensable entre numéros qui capte l’attention des spectateurs pendant qu’un changement se prépare. Ce fut le destin d’un fils d’esclave cubain d’inventer le genre…