L'histoire du jour avec Michel Cardoze

Le Pin Galant a fêté ses 30 ans à la mi-janvier. La salle de spectacle phare de Mérignac est la butte témoin d’une vieille révolution culturelle. Peu à peu, dans les deux dernières décennies du siècle passé, chaque commune importante de ce qu’on appelait alors la « banlieue », s’est dotée d’un outil qui était réservé jusque là à Bordeaux : une vaste salle outillée pour recevoir théâtre, musique, opéra, concerts en tous genre. Il y eut le Pin Galant, mais aussi Palmer à Cenon, un théâtre à Gradignan, une belle salle au Haillan, une autre à Saint Médard en Jalles, j’en passe. Et des conservatoires ou écoles de musique partout. Ce fut la réponse des collectivités locales à la demande d’une société transformée : dans l’après années 70 et 80, les populations de la couronne bordelaise ont voulu leur part du gâteau culturel. Et les salles ont fleuri, les programmations à consommer aussi. Les tournées du théâtre public sont parfois passées à Mérignac ou au Haillan, avant la ville métropole.  Cette évolution est le fruit certes de l’expansion démographique en tache d’huile au delà des boulevards bordelais, mais elle est aussi le fruit de ceux qui ont semé le questionnement culturel avant et après 1968, ainsi tous ces équipements sont aussi les enfants de la Semaine Sigma à Bordeaux, ou du modeste mais laboureur café théâtre l’Onyx.  Bon anniversaire au Pin Galant et à ses pareils tous différents.