Michel Cardoze raconte le bordelais Pierre Hyacinte Duvigneau

A l’évocation de Florian, Duvigneau fait la moue. Il se voit aussitôt conseiller à haute voix de respecter un auteur de génie et de réprimer ses démangeaisons, car, dit son contradicteur, il est lui-même un auteur fort médiocre. Le magistrat a commis des pièces de théâtre et un opéra comique, Lucette, donné à Bordeaux en 1775, et des poésies, sans doute peu mémorables. Pendant la Révolution, il est un courageux soutien des députés girondins ; recherché pendant la Terreur, Duvigneau se cacha chez les sœurs Bonal et Ravina, marchandes aux Chartrons. Il y est arrêté le 19 juillet 1794, condamné et exécuté le 27 juillet, 9 thermidor, le jour même de l’arrestation de Robespierre à Paris. Pas de chance pour Duvigneau qui a deux jours près aurait eu la vie sauve. Le chroniqueur Bernadau, qui n’est pas à une vacherie près écrit : « M. Duvigneau se montra très ambitieux d’attirer sur sa personne l’attention publique. Cette gloriole l’a conduit à l’échafaud « .