Hopaal, la marque textile durable et minimaliste de Biarritz, produit désormais à Socoa

Produire écologique, c'est d'abord produire moins et consommer moins. C'est le postulat de départ de la société Hopaal, fondée en 2017 à Biarritz par de jeunes diplômés à la fibre écologique. Ils fondent leur philosophie stratégique sur deux statistiques parlantes : un européen moyen possède aujourd'hui 175 vêtements environ dans ses placards et un français moyen n'en porte que 33%. Leur marque sera donc durable et minimaliste pour inciter le client à posséder moins de vêtements mais à les mettre plus souvent et pour un maximum d'occasions différentes, que ce soit au travail, à la maison ou pour ses activités de plein air.

Au début de l'aventure, l'équipe de 6 personnes a eu la volonté de confectionner ses produits uniquement à partir de textiles recyclés pour diminuer son impact environnemental. Selon le Parlement européen, "la production textile est responsable d’environ 20 % de la pollution mondiale d’eau potable, à cause des teintures et autres produits de finition" et "selon des estimations, la fabrication d’un seul t-shirt en coton nécessite 2700 litres d'eau". Le textile recyclé en utilise 50 fois moins. Mais ces dernières années, Hopaal a assoupli sa politique pour être plus pragmatique : "pour certaines pratiques sportives exigeantes, on va avoir besoin d'utiliser des matières vierges (...) pour avoir des durabilités beaucoup plus grande", explique Clément Maulavé, le président et cofondateur.

Un atelier vient d'ouvrir à Socoa

Le but ultime reste en effet la longévité du produit afin de moins produire. Pour arriver à cet objectif, la marque basque propose des vêtements au style et au design épurés. "Plus il y a d'attributs sur un vêtement, plus il y a de raisons de s'en lasser. Si jamais il y a des écritures, des strass, plein de couleurs, ça donne autant de raisons de s'en lasser." Hopaal a donc pour ambition de faire des pièces intemporelles, non dépendantes d'un phénomène de mode, pour être portées dans le temps et avec une large palette d'utilisation.

Reste que ces vêtements sont aujourd'hui produit chez des sous-traitants. Au Pays Basque, mais aussi ailleurs en France et au Portugal. Hopaal a souhaité raccourcir son circuit de production et vient donc d'ouvrir, en octobre, un atelier à Urrugne, dans le quartier de Socoa. L'idée est de produire à terme 33% des volumes de la marque localement. Mais les 5 employés peuvent également confectionner des pièces pour d'autre marques qui souhaiteraient produire français.

Des vêtements "beaucoup plus exigeants"

Reste que les vêtements d'Hopaal sont beaucoup plus chers que ceux que l'on trouve dans les grandes enseignes de prêt-à-porter. Mais là encore Clément Maulavé assume : "si une personne achète une veste à 500€ mais ne la porte que 5 fois, son coût d'usage c'est 100€. Mais si elle achète une veste à 800€ qu'elle porte 200 fois parce qu'elle mieux coupée, plus solide.... ce ne sera que 4 euros l'usage, donc on a vraiment une statégie de développer de très bonnes pièces qui parfois coutent plus cher que la norme mais c'est parce qu'elles sont beaucoup plus exigeantes d'un point de vue technique, social et environnemental."

Aujourd'hui Hopaal compte environ 60.000 clients par an et réalise un chiffre d'affaires de 700.000€ selon son président. La marque se vend via son site internet, mais elle vient de se lancer dans le Pop-up, les magasins éphémères pour présenter physiquement ses modèles, et est en discussion pour être distribuée par des enseignes de détail.