Michel, un informaticien devenu copiste d'art

Co-fondateur de l'Association des Copistes des Musées Français, Michel Champion a longtemps travaillé dans l’électronique, les CD Rom et l'informatique. On aurait pu penser qu'il suivrait la voie de son père, coiffeur de métier et aquarelliste amateur. Mais un peu dégouté par le temps que son paternel consacre à la peinture au détriment de la famille, Michel se tournera vers la guitare, la contrebasse et même la scie musicale !

C'est bien plus tard qu'il devient copiste d’œuvres d'art et abandonne la PME qu'il dirigeait. Il fréquente alors les galeries du Louvre ou du musée d'Orsay à Paris, et travaille aussi dans son atelier de Lanmodez (22) à la copie d’œuvres de peintres célèbres : Van Gogh, Monet, Gauguin...

Une copie légale n'est pas un faux. Il y a des règles : la toile ne doit pas faire la même taille, pas de signature réalisée dans le musée même, et pour les peintres contemporains, un accord de l'artiste ou de la famille est nécessaire.

Qui sont ses commanditaires ? De riches entrepreneurs, des couples pour un cadeau, des couples pour un divorce... avant tirage au sort : monsieur prend la copie, madame garde l'original ! On lui demande même des pastiches avec l'incrustation du visage du demandeur dans une toile célèbre, comme ce Bonaparte de David.

Qu'est ce qu'une bonne copie ? Michel est intraitable sur la ressemblance mais aussi sur les techniques (toile de lin, enduit, peinture...) voire même les craquelures pour les œuvres anciennes.

Michel Champion peint aussi ses propres toiles, des peintures à l'huile très graphiques, fortes, sombres et contrastées et prépare une expo cet été. Mais c'est avec la copie qu'il gagne aujourd'hui sa vie.