Quelle est l'origine de la commune de Prin-Deyrançon, dans les Deux-Sèvres ?

Ce paisible bourg, situé entre Niort et La Rochelle, a connu des débuts quelque peu agités.   En 1402, ce territoire des Deux-Sèvres comptait en effet deux paroisses. Celle de Dey, où l'on trouvait le village de Prin. L'autre était au Petit-Breuil. Après la Révolution, ces deux villages, sont réunis pour former Deyrançon. Et c'est la que les ennuis commencent.   

Querelles de clochers   

Tout au long du XIXème siècle, une forte rivalité s’installe entre les habitants des deux anciens villages. La mairie est quasiment ingouvernable. Le Petit-Breuil devient finalement chef-lieu de la commune en 1856. Ce qui ne manque pas de provoquer la réaction des habitants de Prin. Pour mettre fin aux querelles, on donne le droit au Prinois de construire une mairie et une école.   Mais l'histoire ne s'arrête pas là. En 1903, la rivalité entre les deux bourgs est encore d'actualité. Le Conseil d’État est carrément obligé de s'en mêler. Par arrêté, Deyrançon est finalement divisée en Prin-Deyrançon et Le Petit Breuil-Deyrançon.   On concède aux deux nouvelles communes un usage commun de l’église et du cimetière de Notre-Dame de Dey, qui matérialisent aussi leur frontière territoriale. En 1971, le Petit Breuil-Deyrançon est finalement rattaché à Mauzé-sur-le-Mignon.    

La Quarantaine de Prin   

Une des spécialités locales a fait la réputation de la commune pendant de nombreuses années. La fraise de Prin, ou Quarantaine de Prin, était en effet particulièrement recherchée.   De la fin du 19 ème au début du 20 ème siècle, beaucoup de familles prinoises consacraient ainsi un lopin de terre à la culture de cette fraise minuscule, au parfum à priori inimitable. Les fraises étaient alors vendues dix centimes de francs par panier. Les grands restaurants parisiens les appréciaient tout particulièrement. Ils les servaient sous l'appellation de fraises des rois. La déclaration de la Première Guerre mondiale mettra un terme à ce commerce florissant.