Histoire en Touraine : les tanneries de Château-Renault

Beaucoup d’entre nous ne le savent pas aujourd’hui, mais Château-Renault a été un très important centre de production français de pièces de cuir durant le 19ème siècle. Au pic de son activité, la ville comptait jusqu’à 16 entreprises de tannerie, employant des centaines d’ouvriers et d’ouvrières ! L’activité permit de développer considérablement la ville.  

A Château-Renault, on a tout, tout, tout pour la tannerie 

C’est au 16ème siècle que les toutes premières tanneries se créent dans la ville. Toutes les conditions sont réunies ici pour installer l’activité : une source généreuse, la confluence de deux cours d’eau (La Brenne et le Gault), des grandes forêts à proximité (pour les écorces de chêne qui donnent le « tan » qui permet le tannage) … et pas de tête couronnée dans les parages immédiats puisque l’Histoire racontent que l’odeur des tanneries de Vendôme incommodaient Diane de Poitiers, la favorite du roi Henri II ! 

Durant les siècles suivants, l’activité va se développer de manière spectaculaire, jusqu’à porter Château-Renault parmi les places les plus importantes de l’activité en Indre-et-Loire et en France. La qualité des cuirs de Château-Renault est largement reconnue : il faut dire que l’on pratique sur place le tannage dit « extra-lent ». Avec cette méthode 24 à 30 mois sont nécessaire pour passer d’une peau brute à un cuir tanné près à l’emploi. L’arrivée du train en 1867 et la mécanisation des tanneries aideront encore à hâter le développement de l’activité.   

A local star is born

Un nom émergera de cette époque, celui de Placide Pelterau. Ce Châteaurenaudais héritier d’une longue lignée de tanneurs développera la plus grande tannerie de la commune. Il devient président du Syndicat général de l’industrie des cuirs et peaux de France de 1907 à 1919. Sa notoriété dépasse le cadre national, et compte parmi les noms influents dans l’Histoire de l’industrie de la tannerie. 

L’activité déclinera progressivement dans le courant du 20ème, les ateliers de tannerie traditionnels disparaissant au profit de grands ensemble industriels qui maitrisent les nouvelles technologies (tannage au chrome). De 16 tanneries en 1880, on passe à 9 en 1914, 7 en 1950, et 3 en 1970. Fermeture de la dernière tannerie en 1985. Le musée du cuir de la ville présente aujourd’hui l’héritage de cette activité. 

Infos : www.museeducuir.org