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Thérèse Figueur, femme dans l’armée au temps de Napoléon

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
De

Qui était cette femme militaire remarquable surnommée « Dragon Sans Gêne » ? Son portrait par Hélène Legrais.

Hélène Legrais
Hélène Legrais © Radio France - Sébastien Giraud

Pour la journée des droits des femmes, vous nous avez choisi une sacrée personnalité !

Certains aiment à dire que la guerre est une affaire d’hommes. Pourtant, depuis toujours des femmes ont fait partie des unités combattantes. Pas seulement comme cantinières ou infirmières mais comme soldats … et tiens justement, qui vois-je arriver galopant sur son cheval dans son bel uniforme de dragon à la bataille du Boulou ? Thérèse Figueur. 

Elle est née en 1774 en Côte d’Or. Orpheline à 9 ans, elle est élevée par son oncle, un militaire qui lui donne le goût de l’armée. Elle s’engage comme volontaire dans l’armée royale. Puis c’est la Révolution. Elle en fait tellement voir aux Bleus républicains que lorsqu’ils la capturent ils lui donnent le choix : passer devant le peloton d’exécution ou se battre avec eux. Choix vite fait ! Thérèse rejoint les rangs des dragons, au 15e puis au 9ème régiment. Chargeant à pied ou à cheval, sabre au clair, elle ne recule devant rien : elle est blessée à plusieurs reprises dont une fois au siège de Toulon où elle se fait remarquer par un jeune commandant corse, Napoléon Bonaparte. 

Et elle vient même se battre dans le département … 

Elle fait toutes les campagnes de la toute nouvelle République et en particulier celle des Pyrénées-Orientales pour renvoyer les Espagnols chez eux. Ils ont passé la frontière après l’exécution de Louis XVI en espérant récupérer le Roussillon. Le conventionnel Cassanyes les a arrêtés in extremis à la bataille de Peyrestortes mais ils sont toujours là. Et il faut une deuxième bataille, au Boulou donc, en mai 1794, pour leur faire repasser la frontière … et c’est là que Thérèse Figueur s’illustre une fois de plus. Elle n’a que 20 ans et n’a peur de rien. Deux chevaux sont tués sous elle : en reconnaissance sur la route entre Perpignan et Le Boulou puis au siège de Rosas. Elle est un des premiers soldats français à entrer dans Figueres et sauve dans la foulée le général Noguez gravement blessé. Dire que par un édit du 30 avril 1793 la Convention avait décidé de chasser les femmes-soldats de l’armée ! Eh bien figurez-vous que les officiers des Pyrénées Orientales ont signé une pétition en faveur de Thérèse : « Pas question de se séparer du dragon Sans Gêne » … et oui, c’est le surnom qu’ils lui ont donné, à cause de sa grande gueule. Et susceptible aussi : au retour de Girona, un officier lui demande sa main. Mais le fonctionnaire chargé de les marier est surpris de voir arriver devant lui deux soldats en grand uniforme. Il demande lequel des deux est la mariée … éclat de rire de l’assistance. Thérèse s’enfuit … Toujours célibataire, elle fait ensuite la campagne d’Italie où elle retrouve Bonaparte devenu général … avec qui elle se prend le bec. Elle le traite de moricaud ! Pas rancunier, il la décorera lors des Cent jours. Au fond, il l’aime bien sa « Sans gêne » … Mais pas assez cependant pour donner la Croix de la légion d’honneur à une femme. Ni pour lui permettre de finir ses jours, comme ses frères d’arme, aux Invalides !

NB : Vous retrouvez l’histoire de Thérèse Figueur sur les panneaux qui jalonnent le champ de bataille du Boulou. Merci à Amédine Mas et Pierre Vigo pour leur travail ! 

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