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Surnoms des habitants des Pyrénées-Orientales, Saint-Cyprien

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
De

A St Cyprien, pêche à l’art et surnom, explications avec Hélène Legrais.

Photo d'illustration : plage.
Photo d'illustration : plage. © Getty - fhm

Nous continuons à découvrir les surnoms des habitants de la Côte, aujourd’hui St Cyprien.

Savez-vous ce qu’est la pêche à l’art, Sébastien ? Il fut un temps, pas si lointain, où on pêchait de la sorte sur la côte sableuse. Les pêcheurs pauvres, qui n’avaient pas les moyens d’embarquer pour travailler, se réunissaient par bandes, avec femmes et enfants, et se déplaçaient le long du littoral pour pêcher de la plage. 

Un premier groupe tient solidement une extrémité du filet, une barque décrit un large arc de cercle dans la mer pour le déployer et ramène l’autre extrémité quelques dizaines de mètres plus loin où un autre groupe s’en empare. Puis au signal, les pieds solidement ancrés dans le sable, les hommes tirent en cadence et petit à petit rapprochent le filet du rivage et avec lui les poissons pris dans la nasse. Les femmes et les enfants le ramassent pour les mettre dans des paniers. Ces pêcheurs, on les appelle les artmanos et il devait y en avoir régulièrement sur la plage de St Cyprien puisque c’est ainsi qu’on en surnomme les habitants. Parfois on déforme le mot en hermanos qui veut dire « frères » en castillan. 

A l’oreille, ça se ressemble. Il est vrai que parmi ces pêcheurs qui se bricolaient une cabane en roseaux et bois flotté directement sur le sable où ils vivaient quelques jours, le temps de prélever le poisson du secteur avant de repartir quelques kilomètres plus loin et de recommencer, il y avait pas mal d’immigrés espagnols, et de gitans aussi.  

Je me suis laissé dire que les cypriannais ont un autre surnom, ils en ont de la chance !

On les appelle aussi els peros. Si on traduit littéralement, en catalan ça veut dire « les poires ». Mais n’allez pas imaginer une raillerie à leur égard parce qu’ils se laissaient avoir facilement. Ni une référence quelconque à des vergers. En fait, il faut en revenir aux espagnols, ceux qui pêchaient à l’art mais aussi ceux qui ont été internés dans le camp après la Retirada, un des trois camps installés sur les plages du département avec Argelès et Le Barcarès. La population locale et ces nouveaux venus se comprenaient facilement : le catalan et le castillan sont deux langues romanes. Cependant, il y a des différences et ce qui a retenu l’attention des cyprianais c’est qu’au lieu de dire mès (mais), les Espagnols disent pero. Pourquoi ce mot plutôt qu’un autre ? Mystère. Mais désormais, ce sera donc els peros. 

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