Roger Ramis, virtuose de l’ovalie

Roger Ramis, né en même temps que l’ASP, l’ancêtre de l’USAP, en 1902. Un garçon discret, un visage doux éclairé d’un grand sourire, tout le contraire d’une grande gueule, employé à la chambre de commerce de Perpignan … mais quel joueur, quel talent ! Le nom de Ramis symbolise à lui seul une période faste du rugby perpignanais dans les années 20. Les équipes de Perpignan, rivales auparavant, sont ressorties exsangues de la Grande Guerre et à la victoire, l’heure est à la réconciliation. L’ASP, championne de France en 1914, et le SOP de Gilbert Brutus fusionnent pour donner naissance à l’USP en 1919. Le succès est très vite au rendez-vous. Dès le 25 avril 1920, l’équipe III devient championne de France de sa division en battant le Stade Toulousain grâce à une 3e ligne de fer : Brutus – Vaquer et un petit jeune de 18 ans qui promet Roger Ramis. Il confirme un an plus tard, le 17 avril 1921, avec l’équipe première qui remporte le 2ème Bouclier de Brennus de l’histoire du club, en battant à nouveau le Stade Toulousain 5 à 0. Cette fois Ramis joue à l’aile. Perpignan domine, Perpignan séduit par son jeu rapide, dynamique. Nouvelle finale en 1924, encore et toujours contre Toulouse, mais cette fois ce sont les rouges et noirs qui l’emportent. Qu’à cela ne tienne, l’année suivante sera la bonne : avec « Al nin » comme capitaine et Brutus pour entraineur, l’USP redevient championne de France après sa victoire 5 à 0 sur Carcassonne, un essai transformé de Ramis, le 3 mai 1925 au stade Maraussian de Narbonne. Ramis et les siens atteignent une nouvelle fois la finale en 1926, vous avez deviné contre qui, Toulouse évidemment, mais s’inclinent 11 à 0. Parallèlement, le meneur de jeu de l’USP est sélectionné en équipe de France pour jouer contre l’Angleterre, l’Irlande et le Pays de Galles. Ce sont les années Ramis.

Après ça se gâte un peu …

En 1927, Jean Bourrel, un chapelier de Quillan décide de monter une équipe et met les moyens : il siphonne carrément l’effectif de l’USP, sept joueurs rejoignent la haute vallée de l’Aude. A Perpignan même, une autre équipe menace la supériorité du club trois fois champion de France : les Arlequins. Les deux fusionnent le 5 mai 1933 pour donner naissance à l’USAP. Ramis qui est resté fidèle à ses couleurs a 31 ans. Une nouvelle génération menée par Jep Desclaux frappe à la porte. Al Nin raccroche les crampons … mais ne quitte pas le rugby pour autant. Ramis franchit le Rubicon et devient l’entraineur du XIII Catalan qu’il hisse en finale de la Coupe de France en 1935.

Roger Ramis nous a quitté le 16 novembre 1985, à Perpignan toujours. Le stade du Moulin à Vent porte son nom. C’est celui des féminines de l’USAP.