Quelque part sur les hauteurs de Céret, le patrimoine !

Les cérétans ont sans doute déjà deviné, où nous emmenez-vous Hélène ?

A St Ferréol ! Allez, je vais jouer les GPS : avant les trois ponts de Céret, prenez à droite la route qui monte vers Llauro et Oms. La bifurcation vers la chapelle est indiquée mais de toute façon vous ne pouvez pas la rater : construite sur un promontoire au milieu des pins, elle domine les environs et offre un point de vue extraordinaire qui permet d’admirer sur 360° : la Méditerranée, les Albères, le Perthus et le Fort de Bellegarde, le Vallespir, le Pla Guillem, le Canigó et les Aspres. 

La chapelle a été fondée au XIIIe siècle par les moines bénédictins d’Arles sur Tech pour accueillir les reliques de St Ferréol et de St Julien après la mise à sac de l’abbaye de Moissac par les Albigeois, les Cathares. Elle détient aussi des reliques de St Pierre et St Paul, les saints patrons de Céret. A la demande des fidèles, St Ferréol leur est associé.

Je soupçonne qu’il protège de quelque chose … C’est quoi son domaine ?

Evidemment. D’abord je vais vous expliquer qui est ce Ferréol : un tribun de l’armée romaine converti au christianisme qui fut martyrisé pour avoir refusé de sacrifier au culte impérial le 18 septembre 304, raison pour laquelle c’est le 18 septembre qu’a lieu chaque année l’aplec de la chapelle qui lui est dédiée. Celle-ci était en fait le centre d’un gros mas catalan. Les bénédictins étudiaient mais ils travaillaient aussi la terre et ils vivaient sur place d’où la présence de dortoirs, réfectoire, étables. Un Hôtel-Dieu (un hôpital sommaire) jouxte aussi la chapelle. 

Situé sur une des routes menant à St Jacques de Compostelle, il accueillait les pèlerins malades ou fatigués, des pesteux étaient également soignés sur place. Et là, vous avez votre réponse : avec St Roch et St Sébastien, Ferréol était en effet un des saints couramment invoqués contre la Peste, surtout au XVIIe et XVIIIe siècle où la ferveur à son endroit fut à son comble.