Le mystérieux Puit Sainte Florentine à Perpignan, au Palais des Rois de Majorque

Hélène, vous nous amenez au Palais des rois de Majorque à la découverte d’un puits plein de mystère : le puits Sainte Florentine …

Alors permettez d’abord que je vous la présente : Ste Florentine. Elle est née en Catalogne au VIIe siècle et selon la légende, elle se serait retirée non pas dans un couvent mais dans la solitude, sur le Puig Real de Perpignan, la colline où sera érigé plus tard le château royal que nous appelons Palais des rois de Majorque. Enfin, quand je dis « sur », c’est plutôt « sous » la colline. Elle se retire pour expier ses péchés qui ne devaient pas être bien gros et prier pour le salut du monde dans une cavité communiquant avec un puits dont l’eau aurait acquis, de par la présence de la Sainte recluse, des pouvoirs de guérison miraculeux. C’est du moins ce que dit la tradition.

Et les siècles passent et on construit donc le Palais autour de ce puits … auquel on ne prête plus guère attention.

Jusqu’en 1885, date à laquelle un érudit, le Dr Donnezan profite des travaux effectués dans la citadelle par les soldats du Génie pour explorer ce fameux puits qui se trouve dans la cour de la Reine au Palais. Il le mesure : 40m de profondeur dont 6m d’eau. A côté de la margelle, il repère une porte qui donne sur un souterrain dans lequel on descend par 65 marches. Il s’agit d’une galerie assez haute pour laisser passer un homme grand, légèrement en pente, qui est interrompu par un puisard de 3m de diamètre. Puis elle reprend et revient en arrière pour aboutir à l’intérieur du puits, presqu’au niveau de l’eau. L’imagination du Dr Donnezan s’enflamme : il parle de catacombes, de labyrinthe souterrain, il croit reconnaître des petites niches dans les murs en cairo et même un placard « sans doute utilisé par la Sainte ». Nous sommes en pleine période romantique ! 

Et depuis, on en sait plus ?

Depuis, on a exploré deux niveaux de galeries. Il semble qu’elles permettaient d’amener jusqu’au puits les eaux pluviales depuis les toits du Palais. Quant aux « niches », il s’agit en fait de meurtrières et il y a même une vieille herse rouillée qui permettait d’obstruer le passage. Sans doute le souterrain servait-il en cas d’urgence pour quitter le Palais et y revenir, pourquoi pas, avec des renforts. Il est obstrué, on ne peut pas le suivre jusqu’au bout, mais il débouche sans doute à quelques centaines de mètres de l’enceinte du château, peut-être du côté du rond-point des Baléares, au bas de la colline. Ça vous dit de chercher ?