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L’arrivée du Lydia au Barcarès

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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Un paquebot volontairement ensablé. Hélène Legrais nous raconte son histoire.

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Illustration © Maxppp - DOMINIQUE ANDRE, BANQUE D'IMAGES MEDITERRANEENNE

Ça a été un tel événement, une première même, que le célèbre journaliste Pierre Dumayet lui a consacré un documentaire : l’ensablement du Lydia.

Une idée un peu folle, un projet pharaonique et un but atteint : attirer les feux des projecteurs sur ce bout de côte catalane destiné à devenir une station balnéaire dans le cadre de l’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon, la célèbre Mission Racine. Maître d’œuvre : la SEMETA, une société d’équipement des Pyrénées Orientales, présidée par Gaston Pams, le sénateur-maire d’Argelès. 

Pour installer ce « paquebot des sables » autour duquel va se construire toute la station, il faut d’abord … un paquebot. Le choix se porte donc sur le Lydia, un paquebot mixte de 90m de long pour 2600 tonnes construit en 1931 au Danemark pour naviguer dans les eaux australiennes sous le nom de Moonta. 

C’est le bateau favori des jeunes mariés pour leur lune de miel. En1955, il est racheté par une compagnie grecque qui le rebaptise donc Lydia. Il fait la ligne Marseille-Beyrouth. Il est désarmé en 1966 et racheté par la SEMETA. A Marseille, on lui enlève ses machines et il traverse la mer jusqu’au Barcarès tiré par des remorqueurs. Ça vous semble bizarre ? En fait, convoyer un « engin flottant » coûte moins cher qu’un bateau.    

Donc le dimanche 11 juin 1967 au petit jour voilà le Lydia en vue du Barcarès.

Donc du désert … à l’époque hormis quelques baraques de pêcheur il n’y a rien : du sable, des pins et à l’arrière des zones marécageuses et l’étang. Sur la plage on a aménagé un port, un bassin auquel on accède par un chenal de 600m de long et 7m de profondeur creusé par une drague. Six millions de m3 de sable ont été déplacés. 

Ce jour-là le vent est violent, la tramontane s’en donne à cœur-joie et le Lydia a tendance à dériver. Mais les remorqueurs sur l’eau et les bulldozers qui le tirent de la plage réussissent à le maintenir dans le chenal. L’opération dure huit heures. Puis, les bulldozers referment le « port » derrière le paquebot. Puis on comble le bassin et l’eau s’en va d’elle-même. Ça y est, le Lydia est ensablé, trois mètres au-dessus du niveau de la mer.

Pour l’instant, c’est une coquille vide. Que prévoit-on d’installer dedans ?

Un pôle de loisirs, le plus original qui soit, c’est l’idée : un bar, une piscine, des cabines de bain et des douches car il y a un aussi un accès direct à la plage, deux restaurants, un night-club, une salle de danse plus traditionnelle, un drugstore et un casino sur le pont-promenade. Autour, le terrain a été modelé et viabilisé, on marche sur des passerelles au milieu des plantations. 

Le reste de la station peut être construit : avenues, immeubles, marinas au bord de plans d’eau reliés par des canaux … selon les plans de l’architecte grec Georges Candilis. Au fait, savez-vous que le Lydia est le plus vieux paquebot du monde encore visible … sur le sable certes mais le plus vieux : 91 ans quand même !       

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