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Casanova à Perpignan raconté par Hélène Legrais

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
De
- Mis à jour le
Par

Ce célèbre personnage est passé par Perpignan.

Hélène Legrais
Hélène Legrais © Radio France - Sébastien Giraud

C’est rare de figurer deux fois dans le dictionnaire, dans les noms propres des gens illustres ET dans les noms communs parce que votre réputation a fait de vous une véritable icone. Et dans ces oiseaux rares il y a … Giacomo Casanova. Séducteur impénitent, collectionneur d’aventures, le vénitien a parcouru l’Europe du XVIIIe siècle en étant tour à tour violoniste, écrivain, magicien, espion et diplomate. En ce mois de septembre 1785, il entre comme bibliothécaire au château de Dux en Bohème. Il a vieilli, il a soixante ans, et commence à écrire ses mémoires qu’il intitulera sobrement « Histoire de ma vie » et dans lesquelles il racontera notamment … son passage à Perpignan. 

C’était six ans plus tôt, le 4 janvier 1769. Depuis deux mois Casanova était à Barcelone. Fidèle à ses habitudes, il batifole avec une certaine Nina … qui, malheureusement pour lui, se trouve être la maîtresse en titre du gouverneur militaire de Catalogne. Celui-ci n’apprécie évidemment pas et lui envoie des spadassins pour le poignarder discrètement au détour d’une de ses virées nocturnes. Mais Casanova échappe au guet-apens. Alors le gouverneur le fait carrément arrêté par la police. On le laisse mariner six semaines dans un cachot avant de le traîner devant un juge qui lui donne trois jours pour quitter Barcelone, huit pour passer les frontières de Catalogne. Casanova a compris que son rival ne plaisantait pas. Il loue une calèche pour passer en France. Direction Perpignan, à 40 lieues de là. Fouette cocher ! Mais le gouverneur, qui lui en veut vraiment, trouve qu’il s’en tire un peu facilement : il lance des tueurs à ses trousses. Heureusement le cocher connaît un chemin de traverse et le 3 janvier, le fuyard passe la frontière à 10h du soir. 

Il s’arrête dormir, rassuré, dans une petite auberge avant de poursuivre le lendemain jusqu’à Perpignan où il prend une chambre dans un établissement de la rue du Pont, dans le faubourg Notre Dame, hors les murs, juste avant le pont de pierre sur la Têt d’où part la route vers Narbonne (c’est l’actuelle rue Jean Payra). En a-t-il profité pour trousser une accorte servante roussillonnaise ? Même pas … il passe la nuit à écrire à son frère Francesco qui est artiste peintre à Paris afin de lui raconter ses récentes mésaventures. Sa prochaine maîtresse, d’une journée seulement, sera biterroise. Tant pis pour les Perpignanaises !      

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