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1933, Perpignan, le boulevard Anatole France, à vélo

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
De

Dans les années 30, le vélo était tendance à Perpignan. On remonte le fil du temps avec Hélène Legrais.

Photo d'illustration : vélos anciens.
Photo d'illustration : vélos anciens. © Getty - Francois Rousseau

Tous les mardis désormais, Hélène, vous nous emmenez en balade dans les rues de Perpignan et cette fois c’est à vélo que nous allons boulevard Anatole France.

Un moyen de transport inventé au XIXe siècle. 1880, les rayons des roues sont en bois, il n’y pas de vitesse mais c’est déjà une bicyclette. L’engouement pour cette drôle de machine gagne toute la France et bien sûr Perpignan où les cyclistes commencent, timidement, à disputer la chaussée aux calèches et aux fiacres. 

On se promène, on va travailler et, c’est inévitable, on se mesure pour savoir qui est le plus rapide. Les premiers clubs se créent. Le 12 novembre 1885, dans le cadre de la Foire de la St Martin, la Société de la Pédale Perpignanaise organise la première course, internationale s’il vous plaît, au square de la Promenade des Platanes, au pied des remparts. Les spectateurs se pressent. La ronde endiablée des vélos est un spectacle ! Les Perpignanais vont ensuite fréquenter le vélodrome de l’Etoile, route de Thuir, et celui de l’Alcazar, au Faubourg Notre Dame, entre la Têt et la Basse. Le spectacle devient un sport.

Et c’est là qu’il va investir le boulevard Anatole France … 

En 1933, Perpignan met sur pied une course de 24h non-stop sur une piste en bois provisoirement installée au stade Jean Laffon. Là encore, c’est un succès. Dans la foulée, l’Union Vélocipédique Française demande au sénateur-maire de la ville, Victor Dalbiez, la construction d’un vélodrome municipal en dur réservé à ce genre d’épreuves. Les travaux avancent vite. En août de la même année, l’édifice et terminé. Il est inauguré par une série de courses auxquelles participent des pros comme Georges Speicher, auteur du doublé Tour de France-championnat du monde cette année-là. 

L’année suivant, le vélodrome flambant neuf accueille l’arrivée d’une étape de la Grande Boucle. Mais ce qu’on n’avait pas prévu, c’est qu’une trentaine de coureurs se présenteraient groupés. La piste est trop petite, ils ne peuvent pas y disputer le sprint. On arrête les concurrents, c’est une pagaille invraisemblable. On improvise : les coureurs sont départagés par un tour de piste contre la montre et c’est Roger Lapébie qui s’impose. 

D’avril à septembre, les compétitions se succèdent au vélodrome : individuelle, américaine, omnium, poursuite, course derrière moto. Des riverains se plaignent du bruit aux autorités. Il est vrai que le speaker, relayé par les hauts parleurs, ne mesure pas son enthousiasme, surtout quand le prodige perpignanais, André Boher, est en piste. Il deviendra après la guerre, une des stars des Six Jours à Paris et partout dans le monde.

Le vélodrome est en activité jusque dans les années 60. Moins pour le cyclisme que pour la boxe, le catch. Et les lendits, les galas de fin d’année des écoles de la ville. Sa piste se détériore. On finit par le détruire pour construire à la place des immeubles, l’actuelle résidence Anatole France.       

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