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1890, Perpignan expose son savoir-faire, en grand

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
De

Retour avec Hélène Legrais sur un évènement ambitieux et innovant à Perpignan.

Photo d'illustration : Perpignan
Photo d'illustration : Perpignan © Radio France - Sébastien Giraud

Il fut une époque où aucun complexe ne freinait les ambitions et les projets des entrepreneurs du département …

La Belle Epoque qui a débuté ici avec l’arrivée du train à Perpignan en 1858. En permettant l’exportation des fruits et légumes primeurs, du vin, du Byrrh et du papier à cigarette JOB en particulier, le chemin de fer a apporté la prospérité au département. L’économie catalane a le vent en poupe en cette fin du XIXe siècle où les inventions multiples sont en train de faire naître un monde nouveau.

En 1889, l’Exposition Universelle se tient à Paris. La Tour construite par M. Eiffel est le clou du spectacle. Un train spécial est affrété au départ de Perpignan : la bourgeoisie locale veut aller voir ça de ses yeux. Et elle n’est pas déçue ! Les Catalans reviennent enthousiastes avec une seule idée en tête : organiser la même chose à Perpignan. Il ne leur faudra que quelques mois :  le 10 mai 1890, deux ministres, Léon Bourgeois le ministre de l’Instruction Publique et Léopold Faye, le ministre de l’Agriculture, inaugurent en grandes pompes la Grande Exposition régionale du Sud de la France.

A quoi ressemble-t-elle ?

Enorme ! Toute la Promenade des Platanes, le Square et les glacis le long des remparts dans ce qui est actuellement le quartier Jean Bourrat sont couverts de pavillons et de halls d’exposition, le tout éclairé au gaz et avec des lampes à arc voltaïques. Un gigantesque portail accueille les visiteurs à l’entrée de la Promenade, côté Castillet. 

On a dressé des mâts de 12m de haut surmontés d’une oriflamme. On a construit un nouveau bassin en forme de trèfle, des buvettes, des cafés, une rangée de « chalets de nécessité » c’est-à-dire des toilettes publiques. 

Les pavillons abritent des exposants de l’Expo Universelle de Paris du Sud de la Loire et aussi de Catalogne sud, et bien sûr la participation des locaux. Dans celui des Beaux-Arts sont accrochées des toiles de Blanquer, Terrus et Brousse. Pierre Bardou-Job a racheté le pavillon chinois de l’expo parisienne, l’a fait venir par train et remonter sur la Promenade pour montrer au public sa collection d’œuvres d’art personnelles comprenant notamment des bois polychromes du XIVe siècle, un Raphaël et un Greuze. 

Son neveu, Eugène Bardou, est commissaire général de l’exposition industrielle. Il y en a d’autres agricole, scientifique et scolaire. S’y ajoutent de multiples concours : hippiques, de tir, d’escrime, de gymnastiques, de danses, de bébés, de chiens et de musique, tant civile que militaire.

Une quarantaine d’orphéons, de fanfares et d’harmonies est inscrite soit près de 3000 exécutants. Auxquels il faut ajouter 600 militaires. Sont programmés aussi des « courses vélocipèdes » et au Théâtre municipal 15 représentations de ballets, comédies et opéras. Les Perpignanais découvrent aussi pour 20 centimes le grand frisson sur le premier Grand Huit installé dans les fossés de la Font del Gat, juste sous les remparts St Jacques. L’Indépendant consacre tous les jours 2 pages, sur les 4 que compte le journal, aux annonces et comptes-rendus des manifestations de ce mois de mai 1890.  

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