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Des rues de Perpignan ne devraient pas s’appeler comme ça ! Lesquels, pourquoi ?

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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On connait les rues de Perpignan on s’y balade, on regarde les plaques pour connaitre leurs noms quand ce sont des ruelles moins célèbres. Mais il y a parfois des problèmes de traductions ! Parlons-en avec Hélène Legrais !

Illustration : Perpignan.
Illustration : Perpignan. © Getty - Walter Bibikow

Alors Hélène, de quelle rue allez-vous nous parler aujourd’hui ?

Pas une mais trois … on finit en beauté. J’aurais pu en mettre d’avantage car en 1830, le conseil municipal de Perpignan décide de traduire les noms de rues du catalan au français. L’annexion date de 1659 mais la francisation a rencontré bien des résistances. Et dans les traductions faites par la commission, il y a des perles … de quoi faire un collier ! Mais, faute de temps, je me contenterai de trois.

D’abord la rue de l’Anguille, qui grimpe à l’assaut de la colline St Jacques, de la place de la Révolution française à la place du Puig. Que vient faire-là ce poisson ? Etant donné la présence de maisons closes reconnaissables à leur lanterne rouge dans la rue, on aurait pu comprendre « rue des maquereaux », ce qui aurait prouvé l’humour des conseillers municipaux de 1830 mais une anguille ? En fait, la dénomination initiale, en catalan, était el carrer d’En Guilla, la rue de Monsieur Guilla. Le plus drôle de l’histoire, c’est que guilla est bien le nom d’un animal : le renard. Donc tant qu’à faire, on aurait pu traduire par : rue du Renard, au moins ça aurait eu du sens !

Deuxième rue … je lis sur votre papier : rue Porte d’Assaut … c’est entre la place Arago et le Pont d’En Vestit.

Et ce nom semble cohérent avec l’Histoire de Perpignan, place forte militaire gardienne de la frontière, qui est faite de sièges éprouvants. Mais non … il y a deux hypothèses, à chaque fois basée sur une mauvaise traduction : soit initialement la rue faisait référence à un certain Deulosal qui possédait un verger près de St Martin, et le Portal d’En Deulosal serait devenu le Portal Delasal. Autre version, c’est par cette poterne que rentrait dans la ville les ânes chargés de sacs de sel venant du Principat pour apporter leur précieuse cargaison au grenier à sel de la Réal et on l’appelait le Portal de la Sal, la Porte du Sel, quand on entend mal ça devient le Portal d’assalt, la Porte d’Assaut. A vous de choisir !

Et la 3ème ?

Ma préférée : la rue Saccabeille, près de la Médiathèque. Vous pouvez chercher dans le dictionnaire, des noms communs comme des noms propres, je vous défie de trouver ce mot « Saccabeille », il n’existe pas ! Aucun rapport avec des ruches ou du miel non plus. Jadis, en catalan, c’était le carrer de la Secca Vella qui se traduit littéralement, en bon français : la rue de l’Ancien Hôtel de la Monnaie !

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