Françaises, Français, Portraits - Madame Roland

Je suis belle et intelligente, ça aide. Je lis Plutarque, Montesquieu, Voltaire, Rousseau. De passage quelques mois à Versailles, j'hallucine quand je vois les nobles traiter comme de la merde les bourgeois. La haine que cela me procure à leur encontre ne va faire que grandir.

Après avoir refusé tous les prétendants qui se sont cassés les dents à me proposer le mariage, je rencontre Jean-Marie, il est brillant, à lui, je dis OUI.
Je postule à sa place pour un emploi à responsabilité à Lyon. Là-bas, je m'ennuie, mais je m'ennuie mes enfants, je vous raconte même pas ! La révolution va me permettre de prendre ma vraie dimension. Je tiens salon, 2 fois par semaine, où se pressent des révolutionnaires, girondins modérés pour la plupart. Mon mari devient Ministre de l'Intérieur, je suis au taquet derrière lui. C'est moi qui décide de tout, à tel point que Danton dit '' Nous avons besoin d'hommes qui voient par d'autres yeux que ceux de leur femme'' Enfoiré va ! toi, je te hais au plus haut point.

Mon mari craque, démissionne et s'enfuit. Moi, on m’arrête, m'emprisonne et me condamne à mort. En passant devant la statue dédiée à la liberté place de la Concorde, je m'écrie '' O Liberté, que de crimes on commet en ton nom !''.

C'est avec une dignité qui force le respect que ma tête tombe sur le billot, à 39 ans, le 8 novembre 1793. Mon époux qui apprend la nouvelle 2 jours plus tard, se suicide instantanément.