Françaises, Français, Portraits - La veuve Cliquot

1777, le 16 décembre, Reims, le Baron Nicolas Ponsardin, Papa, ne se doute pas en me mettant au monde, moi, Barbe Nicole, que je vais devenir une icône mondiale, tout ça par hasard !

En effet, je ne suis destinée à rien au départ, juste à épouser un riche viticulteur, François. Un petit siècle auparavant, un certain Henri IV, qui n'aimait pas que les poules, mais aussi la vinasse, avait permis à ce breuvage, de dépasser de loin, les frontières de la région.

A 27 ans, mon mari, meurt de la fièvre. Je suis donc veuve. Son père vieillissant veut vendre le domaine. J'ai besoin de m'assurer des revenus pour ma fille et moi, je lui dis '' hé ho ! Beau-Papa, no stress, j'y connais rien, mais j'vais t'la faire tourner ta boîte, moi !''

A l’époque, c'est quand même 100 000 bouteilles qui sont produites chaque année. Je fais passer la production à 750 000 et je la fais sortir des frontières.

Mon génie, envoyer des commerciaux partout dans le monde, vendre le précieux breuvage. Mon coup de maître, ou de maîtresse, envoyer un navire chargé de bouteilles à St Pétersbourg en 1814, quand Napoléon se casse les dents là-bas ! Je fais la nique à tous mes concurrents.

J'invente aussi la table de remuage qui permet d'obtenir des vins plus clairs et plus limpides. Même si cette préparation est typiquement française, et est synonyme de classe partout dans le monde, elle existe depuis le moyen-âge. C'est surtout un moine, du nom de Dom Pérignon, en 1714 qui a fait exploser la consommation de Champagne !

Aujourd'hui, mon domaine c'est 550 hectares, 8 millions de bouteilles par an et je vous le donne en mille, il appartient à LVMH.

Un prix est créé à mon nom, pour récompenser chaque année une femme chef d'entreprise, prix qui existe dans 18 pays.

Je lâche les bulles, le 29 juillet 1866, au Château de Bourseault en Champagne bien sûr, à 88 balais.