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Françaises, Français, Portraits - Kiki de Montparnasse

C'est en Bourgogne, à Chatillon-sur-Seine, que maman accouche seule, le 2 octobre 1901, son mec l'ayant lâché. Elle me nomme Alice Ernestine. A 13 ans elle me retire de l'école et me fou comme boniche chez une boulangère. Ca se passe mal, son débile d'apprenti me met la main au cul tout le temps.

Illustration pour Kiki de Montparnasse
Illustration pour Kiki de Montparnasse © Maxppp -

On est grave dans la zermi....chuis obligé de poser à poil pour les peintres du quartier, Montparnasse. Maman pique sa crise, elle me dégage de la turne en plein hiver ! Mon pote Soutine qui me peint, me recueille, et brûle tous ses meubles pour me réchauffer, sympa le bonhomme.
Je couche avec tout ce qui tient un pinceau, et qui me croque. Je deviens très vite l'égérie de tous ces messieurs, et du bar la rotonde. Là bas, quand on est une femme, c'est pas le voile qui faut porter, c'est le chapeau.
Pas de chapeau, tu restes au bar, je reste donc au bar. Moi c'est la coupe au bol, et le rouge vif aux lèvres, c'est même moi qui lance cette mode, entre les deux guerres.

Man Ray, mon grand amour, m'immortalise, de dos, dans son tableau célébrissime, le violon d'Ingres.

Je fais des portraits de soldats, chante, danse, peins, tiens un cabaret et fais du cinoche. Je suis incontournable. Mais la picole, et la défonce commence a me déformer. J'écris mes mémoires, elle sont jugées scabreuses, et sont interdites aux Etats-Unis. Pourtant ils m’étudient et écrivent encore sur moi aujourd'hui.

Apres avoir été le modèle de Modigliani, de Foujita, avoir fréquenté Breton, Aragon, Tristan Tzara, ou Paul Eluard, je monte mon cabaret ou mon dernier homme m'aide a sortir de la dope.

Je m’éteins après cette vie, si mal commencée, mais qui au final a été un vrai rêve, le 23 mars 1953 a 51 ans, à Paris bien évidemment.

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