Le pont des gilets de type Eiffel et son histoire ferroviaire

L'arrivée du chemin de fer en Dordogne a porté un coup fatal à la batellerie périgourdine mais a aussi transformé le paysage avec la construction de nombreux ouvrages pour traverser la rivière Dordogne. Mais son franchissement nécessitait de véritables prouesses techniques de la part des constructeurs. Le pont métallique des Gilets de type Eiffel entre Bergerac et Cours-de-Pile faisait partie de la liaison ferroviaire reliant Marmande à Angoulême. Cette ligne de chemin de fer a été mise en service en novembre 1886. Elle fut complétée par les sections de Bergerac à Mussidan et à Ribérac. Quittant Bergerac, la voie se séparait de la ligne du Buisson traversait la Dordogne à Cours de Pile, puis se dirigeait vers Issigeac puis par Falgueyrat.

La construction d'une telle ligne ferroviaire n'était pas une mince affaire à l'époque.  

Comme nous l'explique Gérard Rebeyrol, retraité de la SNCF, construire un tel ouvrage a nécessité une étude de faisabilité et un cahier des charges bien précis, notamment pour les courbes, les rampes, les pentes caractéristiques. Construit sur la Dordogne entre 1883 et 1885, cet assemblage métallique propre à Eiffel permettait le franchissement de la rivière Dordogne en partie supérieure de l'ouvrage, par deux voies de chemin de fer.

Trois omnibus quotidiens 

Dans l’entre-deux-guerres, la desserte comportait trois omnibus quotidiens entre Bergerac et Marmande, en deux heures et demie. Mais, dès 1939, certaines portions n’étaient plus ouvertes, jusqu’à la fermeture définitive de 1953, où les emprises et les ouvrages de la SNCF ont été cédés au Département et où le pont fut ensuite adapté pour recevoir la circulation routière.

Et comme le dit si bien Gérard Rebeyrol en regardant ce pont avec une certaine nostalgie :   "ça c'est du passé mais c'est du passé qu'il faut conserver "