Le lavoir de la Chapelle Gonaguet, entre linge et discussions

Situé au cœur du Périgord blanc, le village de la Chapelle-Gonaguet s'est développé paisiblement au fil de siècles. Appréciée des randonneurs pour la richesse de sa faune et de sa flore, cette commune de 1000 habitants dévoile un petit patrimoine naturel et architectural autour de l'eau, une ressource précieuse d'autant qu'il n'y a pas de rivière qui coule près de ce village.

Lavoirs, puits, fontaines sont les témoins de la présence de cette eau. Le chapelois Jacky Duponteix nous raconte qu'il y avait quatre lavoirs sur la commune. Il n'en reste plus que trois dont un est centenaire.

"À l'époque, c'était une petite révolution parce que l'eau est vital. Toutes les dames du village venaient faire leur lessive: il y avait la grande lessive avant l'hiver et avant l'été.Une fois par semaine à peu près, ces dames venaient faire la lessive du petit linge."

Le lavoir est un lieu essentiel de la vie du village, un lieu de rencontre et d'échange. À une époque où ni la radio ni la télévision n'existaient, c'était un lieu où les lavandières colportaient les nouvelles, vraies ou fausses. Les bouilleurs de crus faisaient naturellement partie de ce paysage d’antan. Ils s'installaient pendant un mois pour y faire l'eau de vie. Ces lavoirs ont également permis aux fermiers de venir laver les tripes de cochon. Comme le précise Jacky, à une certaine époque, il y avait une cinquantaine de fermiers autour de la Chapelle Gonaguet.  Au moment du tue cochon, les gens venaient rincer les boyaux dans le courant à la sortie du lavoir. On devait également entendre les cris et les rires des enfants qui jouaient avec leurs petits moulins en bois ou qui s'amusaient à s'asperger. Et si aujourd'hui, ces lavoirs ne fonctionnent plus, ils restent le témoin d'une autre époque!