Interview de Marie Van Rhijn pour The Beggar's Opera à Caen.

Il y a du Broadway dans cet opéra dont on dit qu’il fut la première comédie musicale, avec ses airs enjoués et ses scènes parlées. Avec son perfecto et son côté bad boy, le héros a ici des allures de James Dean. Dealer à la petite semaine, Macheath est aussi un coureur de jupons ! Toutes les deux éprises de lui, Polly et Lucy découvrent ses incartades. Leurs pères respectifs, truand notoire pour l’un, gardien de prison corrompu pour l’autre, s’en mêlent…
The Beggar’s Opera mixe théâtre, chansons populaires et airs savants. John Gay, qui en signe le livret très satirique, voulait dénoncer cupidité et corruption. Bien que le livret ait été remanié avec beaucoup d’humour et transposé dans l’Angleterre d’aujourd’hui, le message est resté le même ! Énorme succès à sa création en 1728, l’œuvre a fait l’objet de nombreuses adaptations théâtrales, musicales et cinématographiques comme L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht sur une musique de Kurt Weill ou le film L’Opéra des gueux de Peter Brook (1953).
Chorégraphies chorales, acrobaties, airs populaires et savants : rien ne résiste au talent de ce casting d’exception. Véritable comédie musicale baroque, cette version mise en scène par Robert Carsen fait appel aux talents d’improvisateurs des musiciens des Arts Florissants, qui font revivre la partition chaque soir en apportant leur touche. Créé au Théâtre des Bouffes du Nord, joué à l'Edinburgh International Festival, The Beggar’s Opera réunit à nouveau Les Arts Florissants et Robert Carsen, après le succès des Fêtes vénitiennes de Campra (au théâtre de Caen en 2015).

The Beggar's Opera du 18 au 21 décembre tous les soirs à 20h au Théâtre de Caen.