"La circulation sur le littoral est un sujet sensible" : Gilles Lurton, président de Saint-Malo agglomération

En Bretagne, 40 000 maisons sont menacées par la montée des eaux à horizon 2100. Dans les villes du littoral, les digues sont là pour les protéger, mais les tempêtes de l'hiver en ont fragilisé une partie, notamment du côté de Saint-Malo. Comment les consolider ?

Gilles Lurton : "C'est vrai que la digue souffre à un endroit où, à hauteur de la brasserie du Sillon, le parement est parti lors de la tempête de la tempête Karlotta. Nous nous en sommes aperçus quand la marée a commencé à redescendre parce que nous avons vu plein de cailloux sur la sur la plage. En fait, c'était tous les pavés de la digue qui étaient partis. Nous avons immédiatement fait appel à une entreprise du bâtiment qui, pendant toute la marée basse, a coulé du béton pour consolider le parement de façon à ce que la maison qui est au dessus ne s'en aille pas. Et maintenant, nous sommes en train de refaire la digue dans son aspect initial, c'est à dire avec des pavés"

Le gouvernement et l'agglomération ont mis en place un comité de pilotage sur le devenir du littoral : avec quel objectif ?

**Gilles Lurton : *"**l'Etat a mis en place une aide aux collectivités pour réaliser des opérations d'étude sur ce qu'on appelle le trait de côte. C'est à dire qu'on voit bien que là où il y a des dunes, la montée du niveau de la mer fait que la mer avance de plus en plus. La nature reprend ses droits un peu partout. Et aujourd'hui, l'objectif, *c'est de déterminer des territoires dont on sait que le trait de côte va reculer dans les 30 ans, puis dans les 100 ans à venir, et de classer dans nos plans locaux d'urbanisme des terrains inconstructibles dans l'avenir."

Sur la question des routes : le tourisme, le passage, les voitures mettent une forte pression sur le littoral. Est ce que vous envisagez des changements de mobilité ?

**Gilles Lurton : *"**C'est une réflexion que nous menons actuellement. C'est un débat parce que c'est pas si simple que ça. Il y a des populations qu'il faut respecter et effectivement, nous avons certaines routes du littoral, un peu en dehors de Saint Malo, je pense au littoral entre Saint-Malo et Cancale. Nous avons certaines routes où nous voyons très bien que la mer reprend ses droits. Après chaque grande marée, le sable envahit complètement la route. Les services des départements doivent évacuer le sable qui se situe sur la route. Et aujourd'hui, ils se demandent *si la solution ne serait pas de laisser les choses, la nature se faire en l'état, arrêter de ramasser, dévier la circulation, ne plus passer par là. Il y a un débat aujourd'hui, je sais qu'il est sensible parce que pour les populations, c'est pas sans conséquences"