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Edouard Balladur soupçonné de détournements de fonds publics dans l’affaire Karachi

Par
  • France Bleu

Le Monde rapporte mercredi que les juges Van Ruymbeke et Le Loire, chargés du volet financier de l'affaire Karachi, vont enquêter sur d'éventuels "détournements de fonds publics" dans le cadre de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Le parquet de Paris leur aurait délivré le 18 juillet un réquisitoire supplétif à cette fin.

Outre les fonds spéciaux, la campagne d’Edouard Balladur aurait aussi profité des rétrocommissions issues de ventes d'armes
Outre les fonds spéciaux, la campagne d’Edouard Balladur aurait aussi profité des rétrocommissions issues de ventes d'armes © Maxppp

Les soupçons de malversations entourant le financement, en 1995, de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur se confortent du côté du parquet de Paris : la Cour de justice de la République pourrait bien être l’issue de la tourmente judiciaire dans laquelle est plongé l’ancien ministre.

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Détournement de fonds publics

Nos confrères du monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, rapporte mercredi que les juges Van Ruymbeke et Le Loire, chargés du volet financier de l'affaire Karachi, vont enquêter sur d'éventuels "détournements de fonds publics" dans le cadre de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Le parquet de Paris leur aurait délivré le 18 juillet un réquisitoire supplétif à cette fin. Nicolas Bazire, l'ex-directeur de son cabinet à Matignon, qui dirigea aussi sa campagne, est déjà poursuivi dans ce dossier.

Fonds secrets

Selon le quotidien du soir, le délit de "détournement de fonds publics" dont sont saisis les juges viserait le recours, par le premier ministre-candidat, aux fonds secrets, qui auraient abondé de manière illicite sa campagne présidentielle. Outre les fonds spéciaux, la campagne d’Edouard Balladur aurait aussi profité des rétrocommissions issues de ventes d'armes fin 1994 au Pakistan et à l'Arabie saoudite.

Dans l'ombre de Ziad Takieddine

Les témoignages s'orientent vers deux directions depuis le début de l'enquête : le détournement de commissions sur des contrats d'armement et les fonds spéciaux distribués par Matignon en liquide à l'ensemble des ministères. L'homme d'affaires Ziad Takieddine a récemment affirmé que des versements d'argent pour la campagne d’Edouard Balladur provenaient des commissions perçues au titre de son intervention dans ces contrats d'armement conclus en 1994 avec le Pakistan pour des sous-marins et l'Arabie Saoudite pour des frégates.

Réquisitoire supplétif

Parallèlement, plusieurs témoins avaient évoqué devant les juges la piste des fonds secrets : entendu fin 2012, l'ex-trésorier d'Edouard Balladur, René Galy-Dejean, avait notamment contredit l'ancien candidat à la présidentielle en affirmant que l'argent liquide versé sur le compte de campagne ne provenait pas des meetings mais des fonds secrets. Le réquisitoire supplétif délivré par le parquet devrait permettre aux juges de poursuivre leur enquête pour déterminer la part éventuelle de chacune de ces deux sources dans le financement de la campagne de 1995.

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