Passer au contenu
Publicité

Eure : deux agents pénitentiaires tués dans l'attaque d'un fourgon, un détenu réussit à s'évader

- Mis à jour le
Par

Deux agents pénitentiaires sont décédés dans l'attaque d'un fourgon dans l'Eure, au niveau du péage d'Incarville sur l'A154, selon un bilan provisoire ce mardi en fin de matinée. Un détenu connu pour des affaires de trafic de stupéfiants, pour tentative d'homicide et pour un enlèvement, s'est évadé.

Deux agents pénitentiaires sont morts après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire au niveau du péage d'Incarville, dans l'Eure. Deux agents pénitentiaires sont morts après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire au niveau du péage d'Incarville, dans l'Eure.
Deux agents pénitentiaires sont morts après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire au niveau du péage d'Incarville, dans l'Eure. © AFP - ALAIN JOCARD

L'attaque d'un fourgon pénitentiaire au niveau du péage d'Incarville sur l'A154 dans l'Eure a fait deux morts, des agents pénitentiaires originaires de Caenâgés de 34 ans et 52 ans, selon un premier bilan ce mardi en fin de matinée, ont appris franceinfo et France Inter de source proche du dossier. L'un des deux agents décédés "laisse une femme et deux enfants, l'autre laisse une femme enceinte de cinq mois", a expliqué le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti en début d'après-midi, à l'issue d'un entretien avec l'État-major.

Publicité

Selon un bilan provisoire, il y a également trois blessés graves. Le pronostic vital d'un des trois blessés était toujours engagé ce mardi soir. En fin de journée, le ministre s'est déplacé au centre pénitentiaire de Caen. "J'ai rencontré leurs collègues, leurs copains, leurs amis", a-t-il témoigné dans une rapide prise de parole. "Pour certain, il y a vingt ans qu'ils travaillent ensemble. Ils sont naturellement effondrés. Ils ont évoqué un certain nombre de choses qu'ils aimeraient voir changer. (...) Cette horreur totale nous oblige. Je leur ai dit que tout serait mis en œuvre pour que les auteurs soient interpellés, jugés, châtiés à hauteur de l'abjection qu'ils ont commise. (...) Il est difficile de trouver les mots justes, dérisoires à côté de l'immense chagrin, l'immense gâchis. Notre soutien est indéfectible. La nation est en deuil, la République a été gravement attaquée, nous ne resterons pas sans apporter la juste réponse."

Un homme a réussi à s'évader

D'après les premiers éléments de l'enquête, un commando a attaqué le fourgon vers 11h au niveau du péage. Un détenu, Mohamed A., connu pour des affaires liées au trafic de stupéfiants, pour tentative d'homicide et pour un enlèvement à Marseille a réussi à s'évader. Ce commando était lourdement armé et visiblement très préparé, selon une source proche du dossier, répartis sur deux véhicules. L'un de marque Peugeot a percuté le convoi pénitentiaire et un autre le suivait. "Deux véhicules ont été retrouvés brûlés", a indiqué la procureure de la République de Paris À ce stade, personne ne peut dire combien d'hommes composaient exactement cette équipe d'assaillants. Même les enquêteurs sont incertains à ce stade, confrontés à des témoignages contradictoires, précise cette même source.

loading

Cet homme de 30 ans qui s'est évadé, considéré comme un trafiquant rouennais, était détenu pour tentative de meurtre, selon une source proche du dossier. Il a été condamné à 18 mois de prison ferme mardi dernier par le tribunal correctionnel d'Évreux pour vols aggravés. Il est également mis en examen par ailleurs pour enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort. Contrairement à ce qui était indiqué dans un premier temps par le parquet de Paris, cet homme n'était pas classé détenu particulièrement signalé (DPS), selon l'administration pénitentiaire. Il était classé escorte 3, selon cette même source, ce qui signifie cinq agents dont un officier.

Selon la chancellerie, le détenu était écroué à la maison d'arrêt d'Évreux et revenait du tribunal judiciaire de Rouen, "après un interrogatoire par le juge d’instruction", a précisé le parquet. "Ses complices ont tiré sur les escortes à l'arme lourde", a indiqué le ministre de la Justice lors de son point presse.

Un hélicoptère de la gendarmerie a survolé la zone. Le plan Epervier a été mis en place directement après l'attaque, le GIGN s'est déplacé sur la zone de l'attaque. Plus de 200 gendarmes sécurisaient la zone.

La juridiction nationale spécialisée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris se saisit de l'enquête, ses magistrats se rendent sur place. Le parquet de Paris a saisi l'office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) et la police judiciaire de Rouen. L'enquête porte sur les infractions de meurtre en tentative de meurtre en bande organisée, évasion en bande organisée, acquisition et détention d'arme de guerre, association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime.

"Nous serons intraitables"

"L’attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l’administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous", a commenté en début d'après-midi le président de la République sur X. "La Nation se tient aux côtés des familles, des blessés et de leurs collègues. Tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime afin que justice soit rendue au nom du peuple français. Nous serons intraitables", a poursuivi Emmanuel Macron.

Les députés ont observé une minute de silence avant les Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Ce matin dans l'Eure, c'est la République qui a été attaquée, c'est l'ordre républicain qui a été pris pour cible, c'est notre justice, c'est le refus de l'impunité sur lesquels on a tiré", a souligné le Premier ministre Gabriel Attal.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined