FC Rouen : "On a 45 jours pour sauver le club", ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Charles Maarek

Charles Maarek, président du FC Rouen a donné une conférence de presse ce mercredi 15 mai. Pendant plus d'une heure, le dirigeant a livré sa version des faits, sur la santé financière du club, sur un éventuel rachat et un éventuel dépôt de bilan. Voulant se montrer combatif, il reconnaît des erreurs, nombreuses, assure que rien n'est perdu et que tout est encore possible d'ici à la fin du mois de juin. Il demande néanmoins l'aide des collectivités locales.

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Les projets principaux tombés à l'eau

Concernant les deux principaux projets publics pour reprendre le FC Rouen, ceux d'Emmanuel Villette et de Jean-Baptiste Fiscel, les deux ayant jetés l'éponge, les situations sont très différentes selon le patron rouennais.

A entendre Charles Maarek, Emmanuel Villette était le plus proche de pouvoir reprendre le club : "Il était tout proche du but, mais des interférences l'ont refroidies. Ce n'était pas une question de comptes. Il a les moyens de reprendre le FCR, j'espère qu'il reviendra."

Concernant Jean-Baptiste Fiscel, qui a annoncé que son offre de rachat avait expiré lundi soir, selon Charles Maarek, il avait "fait une offre incomplète". Et pour cause, M. Fiscel "ne veut pas passer par KPMG". Or, "on a besoin de la preuve des fonds, il ne veut pas les donner. Il dit s'être retiré des négociations, mais il n'y est jamais vraiment entré."

Les relations ne semblent pas au beau fixe entre les deux hommes, mais "s'il revenait, ce serait sans problème. Il peut encore apporter la preuve de ses fonds et devenir très vite propriétaire."

Parmi les éventuels repreneurs figure Peguy Luyindula, qui avait aussi tenté de racheter le club d'Orléans récemment. "On s'est eu deux fois pour en parler, mais il s'est retiré, je pense que c'est lié au contexte", précise Charles Maarek.

Des discussions encore en cours

Le président du FCR indique que trois dossiers sont ouverts pour reprendre le club, mais refuse d'en dire plus sur la nature des discussions. Tout juste concède-t-il que ces dossiers ne sont pas des personnes originaires de la région. L'un des potentiels repreneurs pourrait être en tribunes pour le dernier match de la saison, samedi, contre Dijon. Charles Maarek ne précise pas si l'un des dossiers est plus avancé qu'un autre, mais laisse entendre qu'aucun n'est proche d'aboutir à date.

Charles Maarek estime tout de même être prêt à partir très vite en cas d'offre qui lui conviendrait.

Quel calendrier de sauvetage ?

Charles Maarek assure que la situation peut se régler très vite. "Je suis prêt à céder mes parts dans le club pour un euro symbolique. Mais la personne qui veut le club doit pouvoir avoir 2,5 millions d'euros." Un montant dont une partie servirait à bâtir la saison prochaine.

Le club passera devant la DNCG le 11 juin, même si la date peut être repoussée. A cette date "ce serait mieux" si le club avait un repreneur. Il présenterait alors son projet et ses fonds, ce qui pourrait permettre au FCR de repartir en National 1 la saison prochaine. "C'est bien entendu toujours possible", précise le président. La vente de Sofyane Bouzamoucha est déjà prévue, pour le Servette, avec un transfert avant le 30 juin. Frosinone doit également bientôt verser une deuxième traite, sur trois, pour le transfert de Farès Ghedjemis. Elle pourrait servir à payer les salaires du mois d'avril.

"Il reste de l’espoir pour repartir en N1. Des clubs dans une pire situation que nous ont été sauvés. Mais ce sont des clubs dont on parle moins que le FCR. Ici tout se sait et cela ne facilite pas toujours les choses."

Dans le cas ou aucun repreneur ne sort du bois d'ici là, le club serait rétrogradé par la DNCG. De une ou plusieurs divisions, cela pourrait aller jusqu'à l'exclusion des championnats nationaux. Mais selon Charles Maarek, il pourrait y avoir du changement jusqu'au 30 juin, et repasser devant la DNCG. "Après, ce sera terminé." Le président parle donc d'une course contre la montre de 45 jours, soit la veille du 30 juin.

Le président en appelle donc aux candidatures, qui ne semblent pas se bousculer, mais aussi aux collectivités locales, à qui il demande de l'aide. Charles Maarek a d'ailleurs précisé qu'il attendait encore 100.000 euros de la part de la Métropole de Rouen. "De l'argent que l'on me doit, ce qui n'aide pas quand on cherche un repreneur."

La Métropole a d'ailleurs tenu à réagir dans la foulée de cette conférence de presse : "Cette affirmation est mensongère." La collectivité doit verser 211.300 euros au club pour cette saison : 134.400 euros de subvention d'intérêt général et 76.900 euros d'achat de prestation de communication. 30% de la première somme, soit plus de 40.000 euros sont versés après "présentation du bilan des missions d'intérêt général menées durant l'ensemble de la saison". Selon la métropole, le FCR n'a pas transmis ces éléments. Concernant les prestations de communication, la Métropole demande un document de l'Urssaf indiquant que le club est à jour de ses cotisations sociales. Les près de 77.000 euros ne peuvent donc pas être versés, selon la Métropole, car le club n'a pas ce document de l'Urssaf.

Selon Charles Maarek, la Métropole refuse de le rencontrer pour discuter d'une solution.

"Je me suis trompé"

Interrogé sur ses déclarations de l'automne et de l'hiver, évoquant un simple petit souci financier et expliquant "ne pas avoir besoin de l'argent de la Coupe de France et des transferts" pour l'éponger, Charles Maarek a avoué des "erreurs de gestion". "Je me suis trompé, mais je n'ai jamais voulu mentir. Je n’ai pas joué avec l’argent des autres. Je ne suis pas un spécialiste de la gestion, mais je n’ai pas menti à la DNCG en juin dernier."

Le projet de fusion

A date, tout projet de fusion entre le FC Rouen et Quevilly-Rouen Métropole n'est pas d'actualité, selon Charles Maarek, qui se montre cependant élogieux concernant Michel Mallet, le président du club quevillais, relégué en National.

"La fusion, c'est impossible. Du moins cette année", explique Maarek. "J'ai rencontre Michel Mallet il y a un mois, cela aurait pu être l'homme de la situation. On veut un grand club. Il sait gérer, il a des résultats, il connaît le contexte, il aurait fallu que cela s'appelle FC Rouen, je pense qu'il l'aurait fait, mais c'est trop tard. Lui et ses hommes ont rencontré la FFF, mais ce sujet est fermé. Cela aurait pu être quelqu'un qui méritait d'être le président du FC Rouen."