Manifestation des pompiers à Paris : dans le sud de la Haute-Garonne des délais d'intervention de parfois 45 minutes

Santé, salaires, manque de moyens et d’effectifs… Les motifs de mécontentements sont nombreux pour les syndicats de pompiers qui ont déposé un préavis de grève pour ce jeudi 16 mai. Une colère partagée, parce que pour la première fois depuis longtemps, cet appel à la grève est lancé par neuf formations syndicales.

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Parmi les points noirs la santé : les soldats du feu demandent une meilleure reconnaissance, qui passe par une véritable politique de santé et de sécurité au travail. Pour les syndicats, les risques d’expositions aux polluants comme les PFAS, l’amiante ou les fumées d’incendie doivent faire l’objet d’une prise en charge plus sérieuse. Les syndicats demandent "une reconnaissance systématique des cancers comme maladies professionnelles".

Des études récentes établissent que les pompiers ont plus de trois fois plus de risques de mourir de certains types de cancers que la population générale. Aujourd'hui, pourtant en France, un seul cancer est reconnu comme maladie professionnelle pour les sapeurs-pompiers (le cancer du nasopharynx) alors qu'en Australie, 12 types de cancers et aux États-Unis d'Amérique, 30 types de cancers, le sont.

Peur du cancer

Ludovic Herpsont de la CGT du SDIS  du Tarn-et-Garonne explique que toutes les substances auxquelles les pompiers sont exposés doivent enfin être prises en compte : "Ce sont les produits toxiques que l'on rencontre, cancérogènes, mutagènes. Et c'est la combinaison de tous ces produits tels que l'amiante également qu'on peut trouver lors d'opérations diverses et les fumées d'incendie.

Enfin, tout ça fait peur. On s'aperçoit quand même que beaucoup de nos camarades se retrouvent impactés par des maladies telles que le cancer. On n'est pas à l'abri, que ça fait des années qu'on fait ce métier pour certains, on est déjà contaminé sans le savoir et on a peur pour les prochains surtout."

Financement de l'État

Les pompiers qui espèrent aussi que l’État finance enfin mieux les SDIS (les centres départementaux d’incendie et de secours) et ne laisse pas tout reposer sur les Départements qui ne peuvent plus faire face. Pour Charly Hollard pompiers professionnel à Ramonville et membre du bureau de la CGT pompiers du SDIS 31 : "On demande que l'État s'implique dans le recrutement des sapeurs-pompiers professionnels en aidant les Départements avec des budgets fléchés pour des embauches massives.

Chaque SDIS fait un peu comme il peut, comme il veut. Il n’y a aucune taxe fléchée. Et pourtant, avec le réchauffement climatique et les sapeurs-pompiers vont être les premiers fusibles. En plus, on est face à un gros manque de sapeurs-pompiers volontaires depuis de nombreuses années. Le seul moyen pour un Département d'avoir une gestion humaine sûre, c'est de l'embauche de pompiers professionnels."

Et pour lui, les difficultés commencent à avoir des conséquences sur le travail et la mission des pompiers. "On a des véhicules qui sont tout neufs, mais on a personne à mettre dedans. On a des délais d’interventions, notamment sur le sud de la Haute-Garonne, qui sont entre 30 et 45 minutes, juste parce qu'il y a personne à mettre dans le camion, dans le camion et dans la caserne, mais personne ne peut monter dedans."

Une délégation sera reçue au ministère de l’Intérieur pendant la manifestation. Une quinzaine de pompiers du Tarn-et-Garonne feront le déplacement. Ils seront une vingtaine de Haute-Garonne.